Blame avoidance neigeux.

La semaine dernière a procuré à qui voudra faire un cours d’introduction aux politiques publiques dans les semaines qui viennent un bel exemple du concept de « blame avoidance » (litt. évitement du blâme). Ce dernier nomme la tendance, bien observable chez les responsables, en particulier chez ceux qui sont soumis à des élections périodiques, à rejeter la responsabilité d’un dommage quelconque qui aurait touché leurs mandants sur une instance quelconque (si possible hors d’atteinte de leur propre volonté). C’est la version adulte (?) de cette fuite devant la responsabilité bien connue du monde enfantin : « C’est pas moi, Monsieur, c’est l’autre. » (Pour le dire en version classique:  il existe des versions plus modernes que la décence m’empêche de citer ici).

Le gouvernement Fillon en rejetant sur Météo-France la faute des embarras de la semaine dernière dus à un épisode neigeux (belle expression de la langue bureaucratique pour dire la neige qui tombe en hiver dans un pays tempéré…) en grande région parisienne   a fourni une illustration presque comique du concept. Si cela n’avait pas eu lieu, quel enseignant aurait osé inventer un exemple pareil pour illustrer son cours?

Je me demande si le blame avoidance backlash (litt. retour de bâton suite à  un évitement du blâme sans crédibilité aucune auprès des destinataires de la manœuvre) existe comme concept pour désigner les effets sur les mandants d’une tentative totalement ratée de rejeter la faute sur autrui. Dans le cas précis, cela me semble pouvoir  s’appliquer.