Avec son titre sobre et sa taille réduite à celle d’un bréviaire de l’ancien temps, l’Euro, le livre de Jean-Pierre Vesperini, paru chez Dalloz en ce début d’année 2013, risque bien de passer inaperçu. Ce serait un tort : sous les dehors d’un ouvrage à la pédagogie impeccable, c’est un réquisitoire implacable contre la monnaie unique.
Pour quelqu’un qui n’aurait pas suivi les mésaventures de la monnaie unique depuis 2009, J.-P. Vesperini résume avec brio les épisodes précédents. En 229 pages d’un format de 8 cm sur 11,7 cm, on ne peut évidemment pas tout dire, mais il me semble que l’essentiel s’y trouve pour 3,5o euros. C’est brillant, clair, carré.
L’auteur explique que la crise de l’Euro est fondamentalement une crise des différentiels de compétitivité entre pays européens. D’une part, l’Allemagne est le seul grand pays de la zone Euro qui ait réussi depuis le début des années 2000 à contenir l’évolution de ses coûts salariaux à proportion de la hausse de la productivité du travail – tous les autres, dont la France, ont connu une dérive. Selon les calculs de J. P. Vesperini, le coût salarial unitaire sur la période 1999-2008 augmente de 19,4% en France, de 27,9% en Italie, et de 35,3% en Espagne, mais reste étonnamment stable en Allemagne avec seulement 0,9% de hausse (p. 29). Il ne faut pas s’étonner ensuite des mouvements synchrones et opposés des soldes commerciaux des uns et des autres. D’autre part, seule l’Allemagne profite d’un taux de change dollar/euro élevé pour maintenir ses exportations, alors que le reste de la zone Euro (en fait, France, Italie, Espagne pour l’auteur) aurait besoin d’un taux de change bien plus faible en raison d’une moindre compétitivité hors-prix et d’une organisation différente de leurs cycles productifs (pas d' »économie de bazar » à l’allemande). A cette dérive des compétitivités, il faut ajouter les différentiels de taux d’intérêt réels entre pays de la zone Euro en raison de taux d’inflation différents. Or ces taux d’intérêts réels faibles ou négatifs en Espagne ou en Irlande au milieu de la décennie 2000 ont été, sinon la cause, du moins le carburant des booms immobiliers dans ces deux pays – avec les conséquences qui s’en sont suivies.
Pour Jean-Pierre Vesperini, contrairement à ce qu’attend la doctrine implicite de la Commission européenne et de la BCE, il n’est pas envisageable que les écarts de compétitivité qui se sont créés depuis l’introduction de l’Euro puissent être résorbés par la politique actuelle de dévaluation interne des pays du Sud. L’écart avec l’Allemagne est en effet devenu trop important. Il ne faut pas non plus compter, selon lui, sur une Allemagne qui abandonnerait d’un coup cette politique de lien entre hausse des rémunérations du travail et hausse de la productivité du travail, qui lui a si bien réussi et qu’elle entend en plus proposer aux autres pays de la zone Euro comme modèle à suivre. Il indique aussi – ce que je n’ai pas lu souvent par ailleurs – que, comme les entreprises allemandes ont pu bénéficier de taux de marge importants depuis des années, elles ont donc pu investir et innover, et donc développer (encore) leur compétitivité hors-coût. Cet élément complique sans doute encore l’équation à résoudre, mais les propres données de l’auteur (sur la période avant et après l’introduction de l’Euro) tendraient plutôt à prouver que les grands mouvements des soldes commerciaux sont essentiellement dus à des éléments basiques de coûts unitaires du travail.
Face à cette situation, qui correspond fondamentalement à la réalité d’économies nationales fonctionnant différemment, Jean-Pierre Vesperini fait le pari qu’à terme l’Euro va exploser en deux morceaux, correspondant à l’Allemagne d’une part, les pays latins d’autre part. Pour lui, il serait préférable que l’Allemagne prenne l’initiative de quitter la zone Euro, au motif qu’elle refusera à terme de continuer la politique de transferts qui est pourtant d’ores et déjà engagé entre pays membres de la zone Euro. Une sortie de l’Allemagne serait moins traumatisante en ce qu’elle permettrait aux membres restants de garder leur dette publique libellée en euros, et de ne pas devoir faire défaut sur cette dernière.
Comme pour tous ces scénarios élaborés par des économistes de « fin de la zone Euro », je reste pourtant extrêmement dubitatif. En effet, bien que J. P. Vesperini le signale à quelques reprises dans son ouvrage, l’existence de la zone Euro est un choix politique plus qu’économique. Or l’investissement politique dans l’Euro de la part des élites politiques européennes (celles au pouvoir et celles dans l’opposition ayant déjà été au pouvoir depuis 1989) est tel que le renoncement à l’Euro constitue une hypothèse qui ne sera explorée qu’au cas où la situation serait devenue intenable, dans le dernier quart d’heure de la dernière heure avant l’explosion finale. Or comme le montrent à l’envi les situations grecque, espagnole, portugaise, etc., ce qui est considéré comme « intenable » recule à chaque pas. Quel est le taux de chômage dans un pays susceptible de renverser la table? Combien d’années de récession, pour ne pas dire de dépression, faut-il? Combien de centaines de milliards de transferts du centre vers la périphérie, faut-il pour désespérer le contribuable du centre? Combien de créanciers et bientôt déposants spoliés de leurs avoirs faut-il pour déstabiliser toute une société? Si j’ose dire, « l’expérience Euro » ira jusqu’à ses plus extrêmes conséquences. Je le crois d’autant plus qu’un certain assouplissement des discours sur l’austérité est en train de se produire ces temps-ci. Les pays périphériques ne devraient pas être condamnés au suicide économique. La vérification de l’inanité d’une politique d’austérité en pleine récession semble désormais (presque) acquise. La situation de stagnation va simplement s’installer durablement…
Il restera alors à prendre en compte tout ce que souligne à juste titre Jean-Pierre Vesperini. Les différentes sociétés européennes incluses dans la zone Euro génèrent clairement des taux d’inflation différents. Il faut du coup mener une réflexion d’une part du côté des entreprises : pourquoi les employeurs des pays « latins » tendent-ils à accorder des hausses de salaires disproportionnées par rapport à la hausse de la productivité du travail? Est-ce la faute des syndicats « irresponsables » ? de l’État ? ou d’un management défaillant qui compense en argent une conduite déplorable au quotidien? Il faut aussi mener l’enquête du côté des marchés des biens et des services : le coût du logement en Allemagne a été désormais repéré comme l’une des sources de la possibilité pour les salariés allemands de ne pas exiger des hausses salariales (au moment même où, d’ailleurs, les loyers augmentent fortement en Allemagne…), mais il faut aussi regarder du côté du coût de la vie en général. Il suffit d’aller à intervalles réguliers et cependant espacés faire ses courses en Allemagne, pour se rendre compte de la faible augmentation des prix de nombreux produits. Comment font-ils? Comme il se trouve à mon sens fort improbable que les classes politiques aient le courage de mettre fin à l’expérience Euro, plutôt que faire des plans sur la comète, il faut s’atteler à une réflexion sur les moyens de contenir durablement le coût du travail dans les pays de la « zone Euro » peu compétitifs. Cela ne passe pas seulement par la « modération salariale » – que garantit un taux de chômage durablement élevé! merci! – , mais aussi par une modération du coût de la vie. En effet, pour que cela ne soit pas invivable, il faut trouver des moyens d’alléger les dépenses des consommateurs ordinaires. Il faut bien dire qu’en France, on n’en prend pas vraiment le chemin. Ainsi, apparemment, les prix de l’immobilier et ceux des loyers sont bien loin de s’écrouler (en particulier en région parisienne). Une bonne mesure choc pour commencer à engager le mouvement en ce sens serait de supprimer toute aide au logement… tout au moins pour les nouveaux locataires ou accédants à la propriété.
Quoiqu’il en soit, le livre de J. P. Vesperini reste une utile pièce au dossier déjà chargé de l’Euro, et un bon viatique pour l’honnête homme.
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Bonsoir,
« l’Allemagne est le seul grand pays de la zone Euro qui ait réussi depuis le début des années 2000 à contenir l’évolution de ses coûts salariaux à proportion de la hausse de la productivité du travail »
C’est complètement faux. JP Vesperini compare visiblement les gains de productivités avec les salaires déflatés, ce qui est absurde. Cela revient à dire que la politique économique raisonnable est celle où la part des salaires dans la valeur ajoutée tend potentiellement vers zéro. Les gains de productivités doivent être comparés aux salaires réels. C’est bien à une déflation salariale déguisée que l’Allemagne a procédée au début des années 2000 et la faiblesse de la demande intérieure allemande est bien la raison originelle des déséquilibres internes à la zone euro.
Voyez plutôt ces graphiques et voyez où se situe l’Allemagne (graph 1999 à 2007). Les pays les plus proches de la droite à 45° sont ceux dans lesquels les hausses de salaire ont été les plus en ligne avec les gains de productivités.
http://rwer.wordpress.com/2012/12/11/chart-of-the-day-real-wages-and-labour-productivity-in-developed-economies-1999-2011/
« Il indique aussi – ce que je n’ai pas lu souvent par ailleurs – que, comme les entreprises allemandes ont pu bénéficier de taux de marge importants depuis des années, elles ont donc pu investir et innover, et donc développer (encore) leur compétitivité hors-coût. »
On observe pourtant pas d’augmentation significative de l’investissement productif sur la période. L’investissement total s’écroule à partir du début des années 2000, mais c’est dû à une chute de l’investissement dans les bâtiments des entreprises (http://criseusa.blog.lemonde.fr/files/2013/04/INv1.jpg). L’investissement publique est lui-même anémique (et les collectivités locales sous-financées et surendettées). On observe effectivement une augmentation de l’effort en R§D sur la période, mais celle-ci intervient en 1999, avant la mise en place de l’agenda 2010 (http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/GB.XPD.RSDV.GD.ZS?page=2&order=wbapi_data_value_2003%20wbapi_data_value%20wbapi_data_value-first&sort=asc).
Les excédents allemands ont davantage été utilisés pour alimenter les bulles immobilières que vous mentionnez par ailleurs.
Si vous avez un peu de temps, je vous conseille la lecture de ce papier écrit par deux économistes allemands (le cas de l’Allemagne est étudié à partir de la page 35). C’est d’un autre niveau que l’ouvrage visiblement peu rigoureux de JP Vesperini.
Cliquer pour accéder à wcms_187497.pdf
@ Souvarine :
J. P. Vesperini compare sur la période 1999-2008 l’augmentation du salaire horaire (non déflaté) et l’augmentation de la productivité du travail : dans le cas de l’Allemagne, cela donne + 18% de salaire horaire et + 17,7% de productivité sur la période considérée – donc un quasi-alignement des deux évolutions; pour la France, +37,3% de salaire horaire et +15% de productivité du travail – donc un écart important entre les deux évolutions. Je me suis visiblement mal exprimé dans mon compte-rendu, puisque J. P. Vesperini ne fait pas le raisonnement absurde que vous lui prêtez en m’ayant lu.
Ceci étant, les données que vous citez vont exactement dans le même sens, en accentuant encore le phénomène de stagnation du pouvoir d’achat des travailleurs allemands, en y voyant de fait une diminution du pouvoir d’achat réel des salaires. A mon avis, il faut aussi prendre en compte la structuration du marché du travail allemand : il faut distinguer les secteurs syndiqués et les secteurs non syndiqués. La moyenne dissimule un écart interne des rémunérations très fort, sans doute plus fort qu’en France (avec son salaire minimum universel). Les conditions sociopolitiques d’une telle stagnation tiennent sans doute au fait que le cœur (qualifié et syndiqué) du salariat a été relativement protégé de ces évolutions à la baisse.
Pour le sous-investissement de l’Allemagne dans ses infrastructures publiques, c’est un fait bien connu, je suis d’accord, encore qu’il s’explique au moins partiellement par la déprise démographique en cours. Quand on ne fait pas beaucoup d’enfants, cela entraîne des économies au moins à court terme. Il faut aussi s’interroger sur la manière de dépenser. Pour l’heure, je n’ai pas eu l’impression en allant en Allemagne que tout tombait en ruine. Un euro de dépense publique en Bavière n’a peut-être pas le même contenu en résultat tangible qu’un euro de dépense publique, mettons, dans le Var…
Le texte des économistes travaillant pour l’Organisation internationale du travail est effectivement très intéressant. Je crois qu’il a d’ailleurs été cité par ailleurs. Les conclusions générales rejoignent celles de J. P. Vesperini : l’Allemagne a connu une modération salariale telle qu’elle a gagné des parts de marché sur ses partenaires européens. Les auteurs citent aussi le taux d’épargne des ménages allemands, ce que ne cite pas J.P. Vesperini. Cette épargne ne s’est pas orientée vers l’immobilier (cf. le chiffres de votre autre tableau sur l’investissement en Allemagne), mais vers une épargne financière… d’où sans doute le drame actuel de l’épargnant allemand… face aux mauvais investissements dans la périphérie de la zone euro.
Si l’on faisait ce que vous dites (stabiliser les prix, notamment dans l’immobilier), cela ne ferait que prolonger l’agonie de l’Euro sans régler le problème, puisque comme le fait remarquer Vesperini, les écarts avec l’Allemagne sont devenus trop importants pour pouvoir être résorbés.
Je sais que c’est difficile à imaginer, mais il n’y a pas de solution alternative à la dissolution de l’Euro. La fin de l’URSS aussi était difficile à imaginer, les dirigeants soviétiques avaient également beaucoup investi depuis plus de 70 ans dans ce système, et néanmoins il s’est effondré.
@ albert75 : je suggère dans une perspective de diminution des souffrances inutiles de la majorité des ménages français une telle politique de diminution des prix de l’immobilier, aussi bien à la vente qu’à la location, car je reste persuadé que les élites politiques françaises feront tout pour garder l’euro. Il suffit pour s’en persuader de regarder la récente proposition de F. Hollande d’aller plus loin encore dans l’intégration politique. Pour filer la métaphore UE/URSS, il ne me semble pas y avoir de Gorbatchev à l’horizon, et, pour l’instant, la population n’a pas organisé de son côté un vaste mouvement à la Solidarnoscz pour la sortie de la France de la zone Euro. Bref, tout cela va encore durer un bon moment, autant essayer d’alléger les souffrances dans l’intervalle.
Vous m’avez (nous avez) inspiré avec cet excellent billet. Merci à vous. Voir mon blog consacré à la monnaie.
http://www.tumblr.com/blog/understanding-money
Cordialement
Oui, oui, je crois que le thème déséquilibres macro-économiques internes par faute partagée (compression des salaires allemandes, utilisation de la crédibilité importée due à l’euro par les pays du Sud pour alimenter une politique de crédit) commence à faire son chemin et à s’imposer comme consensus académique pour expliquer les causes de la crise de la zone euro. Ensuite, une belle étude politique consisterait à comprendre l’écart entre cette analyse et la version officielle des causes de la crise telles que racontée par les acteurs de l’UEM (où les racines « allemandes » sont mises hors de cause).
Pour replonger dans le débat économique, il me semble qu’Alternatives Economiques avait déjà pointé du doigt la question immobilière expliquant l’écart de compétitivité : en gros, la population allemande décline, il y a plus de logements libres, le prix de location/achat baisse, ce qui compense la perte de pouvoir d’achat liée à la compression des salaires : http://www.alternatives-economiques.fr/l-effet–massif–des-prix-de-l-immo_fr_art_1172_60997.html
L’ironie est que les causes de cette hausse de compétitivité ne me semble pas très soutenable à moyen et long terme, objectif annoncé des politiques menées en Allemagne, regardons le Japon.
Je pense qu’il faudrait aussi jeter un coup d’œil à l’immigration et analyser plus dans le détail le creusement des inégalités salariales. Mon hypothèse serait : les populations immigrées en Allemagne ont le droit de travailler dans des secteurs non protégés sans salaire minimum de manière flexible, quand les Allemands (de préférence de l’Ouest) creusent ces inégalités en épargnant, non pas sur l’immobilier, mais sur le capital mobile. En France, les inégalités se creusent plus sur un axe « parvenus » (c’est-à-dire enfants du baby-boom en CDI ayant épargné depuis plusieurs années et profitant des hausses de l’immobilier)/nouveaux arrivants sur le marché du travail (multiplication de contrats, manque de stabilité financière, investissement dans l’immobilier financé par les parents au mieux). Dans ce cas-là , je ne comprends vraiment pas ta solution de la suppression de l’aide au logement??? Une hausse des taxes sur la transmission de patrimoine et une encadrement plus strict de l’investissement immobilier ne suffisent-ils pas?
Quid de l’immigration aussi? Question cynique, mais une partie du modèle allemand (et nordique) tient dans l’utilisation des flux migratoires comme booster de la compétitivité. En gros, prenons des PhD irakiens et ex-yougoslaves fuyant leurs pays en guerre et faisons leur conduire nos bus (au mieux) et nettoyer les rues (au pire). Je n’ai pas encore vu un seul Hollandais blond balayer les trottoirs d’une grande ville des Pays-Bas.
Bref, s’il faut vraiment réfléchir à la convergence des modèles économiques, il faut tout mettre sur la table, et je ne suis pas entièrement sur que nos sociétés soient prêtes à regarder publiquement les « bonnes pratiques » échangées en catimini au niveau européen.
@ clementfontan : pour l’immobilier, je raisonne en offre et demande. En subventionnant / rendant plus solvable la demande d’immobilier, déjà forte en France, que ce soit à la location ou à la vente, l’État pousse les prix vers le haut. Dans le cas des locations, il semble que les bailleurs anticipent dans leur prix l’aide de l’État, et augmentent le prix jusqu’au maximum payable par le locataire une fois l’aide prise en compte. Deux économistes français ont étudié ce phénomène : on ne subventionne pas le locataire, mais le bailleur. Par ailleurs, je serais, afin de renforcer l’offre de logement, pour autoriser massivement dans les zones où le logement manque cruellement des formes de logement alternatives à ce qui existe déjà : on tend actuellement à interdire toute forme de « logements d’urgence » (qui existaient après 1945), il faut les autoriser de nouveau, il faut que la société toute entière admette qu’il existe une urgence du logement, et que l’on se situe dans une situation où maintenant « cela ne rigole plus », les architectes sont prêts à produire du logement correct pour pas cher, les industriels aussi, pourvu que l’on ne veuille pas du logement BBC destiné à résister au tremblement de terre du millénaire avec mille normes en plus!
Dans le même ordre d’idée, je serais pour que l’État s’intéresse vraiment au problème des logements/bureaux/locaux d’activité vides. Il faut taxer cruellement la non-occupation.
Pour la réalité du marché du travail allemand (ou nordique en général), je suis assez d’accord,même si en France on observe aussi le même phénomène de dualisation du marché du travail, sans doute est-il plus net encore au nord de l’Europe.
Ah, j’oubliais dans cette revue de presse sur les causes profonde de la divergence des modèles économiques en Europe, n’oublions pas non plus l’analyse éclairée du plus grand intellectuel en circulation représentant notre belle République des idées, notre fleuron français, bref un homme de gout. http://www.marianne.net/Todd-la-France-n-est-pas-l-Allemagne-ce-n-est-pas-germanophobe-de-le-dire_a213561.html
Ps : j’attends vraiment un billet de ta part pour voir comment ton cynisme peut régler le cas d’une analyse culturite déplacée.
@ clementfontan : c’est vrai que je devrais faire un sort à l’histoire selon Todd, avec ses modèles familiaux « ancestraux » qui expliquent tout ou presque. En un sens, je trouve cela tellement ridicule, et peu crédible, que je préfère ne pas en parler. Plus généralement, dès que quelqu’un tend à dire, « c’est culturel », je tends à traduire, « je ne sais pas pourquoi c’est comme cela, mais je constate une différence ». Dans la mesure où 99,9% des gens qui font actuellement des sciences sociales, se méfient de l’explication monocausale culturelle (alias le « café du commerce » version améliorée par l’usage du mot de « culture »), je ne me sens pas en droit d’insister sur une telle banalité (pour moi et, je suppose, l’ensemble de mes collègues).
Voir mon billet sur la monnaie et les crises financières, le rapprochement Rothbard libéral et David Harvey marxiste me paraît très intéressant:
http://pratclif.com/economy/money.htm
Cordialement