Houellebecquerie (Soumission, Michel Houellebecq)

C’est la fin de la pause estivale, et je me prends du coup à lire des choses bien inutiles. Une voisine m’a ainsi prêté le dernier Houellebecq en date:  Soumission (Paris : Flammarion, 2015). Je me suis surtout senti obligé de me livrer à cette lecture, parce que la dite voisine y voyait un reflet de la vie universitaire contemporaine, et qu’elle voulait avoir mon avis.

Il se trouve que, de ce point de vue, cet ouvrage ne vaut pas et de très loin un bon vieux David Lodge. Notre bon Houellebecq ne connait pas grand chose à la vie universitaire, et il devrait aller se plaindre auprès de son informatrice, une certaine Agathe Novak-Lechevalier (enseignante à Paris X -Nanterre), citée en remerciements à la fin du roman. Par exemple, lors de ce qu’il présente comme un changement de régime, avec l’élection d’un Président de la République « musulman » en 2022, le remplacement du Président de l’Université où est censé exercer le narrateur s’effectue d’un coup comme un simple fait du Prince. Son informatrice a donc oublié de lui préciser la différence entre un Président d’Université – élu par son conseil d’administration, lui-même issu principalement d’élections par les universitaires concernés – et un Recteur d’académie, nommé en Conseil des ministres. Les horaires de cours réduits des professeurs d’université (par rapport aux maîtres de conférence?) m’ont aussi bien fait rire (jaune) (p. 27) – cela n’existe plus depuis 1981 (c’est « 192 heures équivalent TD » par année universitaire pour tout le monde!, et je ne le sais moi-même que pour avoir discuté avec un ancien qui regrettait ce privilège).  De même, l’Université Paris III Sorbonne est, semble-t-il, dévolue dans la foulée de l’élection présidentielle de 2022 aux Saoudiens comme un vulgaire aéroport grec par gros temps de memorandum of understanding. Je doute fort qu’une telle possibilité puisse exister dans le cadre légal républicain, et, du coup, notre auteur oublie sans doute de préciser que la Constitution a sans doute aussi été changée en un tour de main après l’élection de son fictif Président « musulman ».  Il plane en fait un vent d’irréalisme dans toute cette description de la vie universitaire, qui éloigne fort l’auteur de ses prétentions au naturalisme à la Zola qui effleurent de ci de là avec ses notations sur les « plats micro-ondables » que consomme le narrateur faute visiblement de savoir faire la cuisine. Par ailleurs, le livre entretient complaisamment le mythe du professeur d’université (homme bien sûr) qui couche avec toutes les étudiantes qu’il veut bien désirer dans sa grande mansuétude de mâle dominant. De fait, le livre de Houellebecq pourrait être utilisé par les collectifs anti-harcèlement sexuel actuellement présents dans le monde universitaire comme une illustration du caractère indispensable de leur action. Or j’ai cependant quelques doutes. Je ne dis pas que de telles pratiques n’aient pas existé, et qu’elles n’existent pas actuellement, mais, cela ne parait pas, ni la norme de la vie universitaire contemporaine, ni la principale préoccupation des collègues. (Qui semblent plutôt préoccupés par leur prochain article dans une revue à comité de lecture, par leur nombre de citations sur Google Scholar ou par les activités extra-scolaires de leur progéniture.)  J’avais eu il y a quelques années une conversation avec un collègue partant en retraite, qui notait d’ailleurs la transformation de la vie universitaire sur ce point. Les années d’après 1968 avaient été effectivement un moment où ce genre de pratiques de séduction pouvaient exister sans grand scandale, mais, de son point de vue de vétéran, elles n’étaient plus vraiment de mise désormais.

En dehors de cette vision pour le moins biaisée et datée du monde universitaire, le livre m’a paru aussi comme totalement à côté de la plaque dans son scénario de politique-fiction, mais est-il besoin de le préciser? M. Houellebecq ne connaît visiblement pas grand chose à la politique française – et ne veut sans doute rien y connaître. En effet, face à la menace d’un « musulman » susceptible d’arriver à la Présidence de la République sous ses propres couleurs (c’est-à-dire à la tête d’un parti confessionnel), fut-il le plus modéré du monde comme le présente le romancier, il ne fait guère de doute que la dynamique de l’opinion publique lui serait entièrement contraire, et que la droite et l’extrême droite, voire une bonne partie de la gauche la plus laïque, feraient l’union sacrée contre lui. En réalité dans l’Europe de l’ouest contemporaine, il n’existe aucune dynamique électorale propre pour quelque parti confessionnel musulman que ce soit – tout bonnement cela n’existe pas ou cela reste groupusculaire : au contraire, ce qui existe bel et bien depuis les années 1980, c’est la multiplication et le succès de partis de la droite extrême qui expriment  leur refus de l’immigration extra-européenne, et parfois très ouvertement leur détestation de l’Islam (comme le « Parti de la Liberté » aux Pays-Bas sous la direction de Geert Wilders ou la « Ligue du Nord » en Italie sous celle de Matteo Salvini). Notre FN franchouillard fait partie désormais d’une famille partisane qui se trouve présente presque partout dans l’Union européenne, et il n’est d’ailleurs plus le plus extrémiste d’entre eux. Du coup, ce qui peut représenter l’actualité de l’avenir proche, c’est l’arrivée au pouvoir au niveau national de ces partis. A dire vrai, ils le sont déjà, par exemple au Danemark où ils participent de nouveau à la majorité parlementaire qui soutient le gouvernement de la droite libérale et conservatrice. On peut d’ailleurs se demander aussi si l’actuel dirigeant hongrois, pourtant membre du Parti populaire européen (PPE), Viktor Orban, ne fait pas partie du lot, vu ses récentes déclarations sur l’immigration. Donc, si l’on voulait se livrer à de l’anticipation politique pour nourrir la trame d’un roman, on pourrait plutôt imaginer un pays européen qui établit un régime d’apartheid sur le modèle de celui mis en place par le « Parti national » dans l’Union sud-africaine après sa victoire de 1948. Ou encore une année 2033 où l’on célèbrerait avec faste dans l’Europe entière le centenaire de l’arrivée au pouvoir d’A. Hitler dans l’Allemagne de Weimar. Au regard de ces scénarios de politique-fiction plus réalistes malheureusement au regard des évolutions politiques en cours, le succès médiatique du scénario foncièrement irréaliste élaboré par M. Houellebecq signale par contre fort bien à quel point l’obsession « musulmane » a gagné les esprits en France et finit même par définir son actualité aux yeux du monde.

De toute façon, on sent bien à la lecture du roman que ce scénario, qui n’est au fond qu’esquissé, ne constitue qu’un  prétexte pour nous ressortir le thème houellebecquien désormais éternel : l’avilissement de l’individu à l’ère libérale – et surtout les grands problèmes de l’individu mâle ordinaire en proie à la fin (supposé) du patriarcat. Depuis son inaugural Extension du domaine de la lutte paru en 1994, si l’on n’a pas compris le message, c’est qu’on est tout de même un peu bouché.  Dans ce cadre, rien ne nous est épargné dans Soumission : le narrateur possède à peu prés tous les défauts moraux possibles – en dehors de son intérêt pour l’écrivain Huysmans (ce qui se traduit  d’ailleurs par une rupture de ton dans la narration quand il est question de ce dernier). Sa conversion à l’Islam se trouve du coup présentée comme une caricature de conversion de convenance: un poste retrouvé dans son université, un salaire triplé par la générosité saoudienne, et surtout, souligné en bien gras par Houellebecq pour les lecteurs un peu distraits de la compréhension (p. 291-293), la possibilité d’avoir plusieurs femmes, une pour la bonne chère, une autre pour la jeune chair. (Et en plus, on comprend bien que notre narrateur alcoolique et fumeur n’aura pas à se priver des vices-là avec sa conversion, vu la conversation fort alcoolisée avec le Président d’Université musulman, p. 241-262, chargé de le convertir). Que ce narrateur destiné à incarner le comble de la veulerie, et de l’absence de caractère autre que la recherche du plaisir (et encore…) soit un universitaire ne fait bien sûr pas plaisir à mon amour-propre corporatiste (si, si, j’en ai!). Cette qualité d’universitaire contredit aussi mon sens sociologique et mon expérience, parce que, dans la France contemporaine, la plupart des universitaires se trouvent être en fait des passionnés par leur métier/sujet/recherche/carrière. Cependant, en même temps, il faut bien dire que Houellebecq réussit assez bien son coup. Bizarrement, Soumission m’a en effet fait penser à Symphonie pastorale d’André Gide, sans doute parce que, dans les deux cas,  les narrateurs que créent les écrivains Gide et Houellebecq sont des personnages qui incarnent la nullité morale.  La différence est bien sûr que  que Houellebecq entend aussi incarner lui-même cette nullité morale à la ville, puisqu’il multiplie les signaux dans le roman qui tendent à obliger le lecteur à l’assimiler à son personnage de narrateur. (Le narrateur habite au même endroit dans Paris que Houellebecq, il fume, il boit, il fréquente les maisons d’édition, etc.).  De ce fait, il est difficile par assimilation (indue?) de ne pas le mépriser lui, tout en l’admirant tout de même un peu pour son culot à se mettre ainsi en scène comme ce pauvre hère libidineux, souffreteux, alcoolique, machiste, goinfre, craintif, revanchard, asocial, intéressé, vaniteux, qui mène la narration. (Le plus drôle est alors que notre parfait salaud de papier et de fiction, Houellebecq, n’aime guère que les journalistes fassent le récit de ses vraies saloperies, comme le fait la série d’articles publiés à son sujet dans le Monde cette semaine, vraiment très drôles à lire par ailleurs.) Un journaliste italien rendant compte de la parution de la traduction italienne de l’ouvrage signalait que M. Houellebecq avait créé un personnage qui représentait pour notre époque un double du personnage de l’Homme sans qualité de Musil. Je n’ai pas lu ce roman, et l’éloge est sans doute fort exagéré, mais, effectivement, notre Houllebecq a multiplié les déclarations prêtées au narrateur où ce dernier indique son vide intérieur. Il serait difficile de ne pas y voir l’une des thématiques de ce roman.

Par ailleurs, si on lit le livre comme une illustration de la dégradation morale de nos contemporains (qui ne croient à rien, qui ne s’intéressent à rien, à part à la nourriture et leur sexualité, etc.), le fait que le narrateur se convertisse in fine  à l’Islam apparaîtra comme très insultant à l’égard de cette religion. L’auteur prend d’ailleurs bien soin de présenter cette conversion par le narrateur comme parfaitement intéressée, à la fois lubrique, mondaine et pépère, et n’ayant vraiment rien de spirituelle au sens classique du mot. Cela correspond à des déclarations de l’auteur fort défavorables à l’Islam au demeurant. Cet aspect m’a paru pour le moins déplaisant, mais, après tout, ce genre de conversion de convenance a toujours existé, et c’est peut-être même la source principale des conversions dans l’histoire, plus que les aspirations spirituelles. Il est vrai qu’une conversion au christianisme évangélique, à la foi mormone ou au bouddhisme aurait impliqué sans doute un scénario moins attrayant pour les médias. Il faut bien vendre sa camelote quand on vit de sa plume. (Et puis si le narrateur devenait mormon, il avait certes droit à plusieurs femmes en s’installant dans l’Utah, par contre fini la bibine…) En revanche, on ne peut que rester mal à l’aise devant la multiplication dans l’ouvrage sous la plume du narrateur de tous les poncifs de l’extrême droite la plus radicale. Le dispositif romanesque choisi par Houellebecq, une voix unique de narrateur, renforce en effet le côté péremptoire des propos prêtés au personnage. Et là encore, comme à la ville, Houellebecq n’est, semble-t-il, pas bien loin des idées qu’il attribue à son narrateur… Cela reste bien sûr délicieusement ambigu, c’est de la fiction, n’est-il pas?  Enfin, tout cela sera sans doute plus clair, le jour où Houellebecq fera le saut de l’engagement politique direct. Bientôt au côté de Geert Wilders aux Pays-Bas par exemple? … en même temps, cela supposerait quelque courage et entrerait en contradiction avec le Houellebecq de papier. Pour l’heure, ce n’est au fond que de la littérature ronchonne, et il ne faut guère s’en soucier plus que cela.  

Un dernier point. Je ne lis très peu de littérature française contemporaine, je suis le plus souvent déçu en effet, mais, encore une fois, je suis frappé par la pauvreté de la langue utilisée. Ou disons, par sa faible consistance. Ou alors, peut-être suis-je moi-même vraiment très ronchon sur ce point. Du triste sort du patriarcat je n’en ai à vrai dire rien à faire, de celui de la langue française chez ceux qui se prétendent écrivains cela m’interroge plutôt.

20 réponses à “Houellebecquerie (Soumission, Michel Houellebecq)

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  2. Guillaume Durocher

    Soumission n’est pas un livre réaliste. C’est plutôt un scénario fantaisiste pour explorer certain thèmes, notamment : le très réel Grand Remplacement des Européens par des Musulmans, niés par les grands médias français ; la critique de l’individualisme occidental par une apologie de l’islam ; et une critique du communautarisme juif en France. Voir à ce propos ma critique (hélas seulement disponible en anglais pour l’instant) : http://www.counter-currents.com/2015/02/michel-houellebecq-soumission/

    • @ Guillaume Durocher : oui, on peut effectivement le prendre comme un scénario fantaisiste, c’est à dire foncièrement en contradiction avec ce qu’on peut savoir du fonctionnement de la réalité, mais la réception médiatique de l’ouvrage a beaucoup joué pourtant sur l’exposition du scénario (un Président de la République « musulman » élu en 2022) en le prenant à première vue pour de la politique-fiction, en le rattachant donc à un genre de littérature qui existe d’ailleurs et dont le code est justement un certain réalisme. De fait, je crois que vous sous-estimez la percolation dans l’opinion publique d’un thème comme le « Grand Remplacement » – mes propres étudiants en ont entendu parler, et je ne crois pas que l’actualité « musulmane » au sens le plus large du terme (religions, pays, mouvements, etc.) soit absente des grands médias français. C’est plutôt l’overdose qui guette au contraire. C’est aussi ce qui explique le succès de l’ouvrage, d’ailleurs taillé sur mesure pour avoir ce genre de succès.

      Quoi qu’il en soit, je ne suis pas bien sûr sur les mêmes positions politiques que vous, mais je dois dire que vous avez lu avec une grande précision l’ouvrage de Houellebecq. Nous sommes d’accord que le thème premier n’est autre que la critique de l’individualisme occidental et de ses impasses. Personnellement, je ne crois pas que l’impasse soit si grande, tous nos contemporains ne sont pas un « François » comme dans le roman, et ils vivent plutôt bien leur individualité! Vous y compris sans doute. Je me demande parfois si la « crise de l’individu » n’est pas plus un business pour certains qu’autre chose.

  3. Guillaume Durocher

    2022 c’est bien trop tôt pour son scénario. Je suppose que Houellebecq ait choisi cette date pour éviter la spéculation de type science fiction et garder un monde reconnaissable. Mais ce n’est pas juste de la fantaisie. On estime que les Anglais indigènes seront une minorité dans leur propre pays d’ici les années 2060. Sans doute la France sera un peu après. Les médias français parlent de l’islam, mais taxent tous ceux qui parlent du Grand Remplacement (c’est-à-dire d’un constat démographique) de « conspirationnisme ». Même Marine Le Pen s’est soumise à cette lecture. C’est grave. Sans doute parce que la perspective d’une majorité non-européenne en France (afro-musulmane) est plus effrayante pour l’opinion qu’en Grande-Bretagne (où les minorités sont effectivement plus diversifiées).

    En tout cas, j’ai lu depuis d’autres livres de Houellebecq, qui est assez remarquable, étant un des derniers produits culturels français d’exportation ! Traduit en allemand, italien, roumain, hongrois, anglais… !

  4. Merci pour ce coup d’épingle qui crève la baudruche Houellebecq. Comme vous, je ne parviens pas à l’intéresser aux productions littéraires actuelles.

    Puis-je vous proposer de lire ceci : Extrait: « Les bois bruissaient sous une brise irrégulière qui parfois s’endormait et parfois s’emportait, battant fort à déformer les âmes qui rôdaient par là en pagaïe. Lui, marchait, ses godillots plantés dans la boue bleue qui cachait mal ses décompositions sous l’édredon doré des feuilles sèches, frémissantes sous les courants d’airs malicieux. Ils se poursuivaient les courants d’air comme des bêtes légères et rapides entre les troncs noirs et les branches tordues qu’un élan tragique éparpillait sur la grisaille des nuages migrant en troupeaux laineux et crépus, paissant, sans s’arrêter, les cimes nues des arbres. »

    https://brunoadrie.wordpress.com/2015/06/03/un-chapitre-de-mon-recueil-de-nouvelles-sous-ton-nom-liberte-jecris-mon-nom/

    Extrait: « Assis dans sa limousine, les reins au chaud, le Ministricule est songeur. Il tourne la tête, croise les mains sur son ventre, voit la fuite des façades zébrées de vitesse, les trottoirs tartinés de passants débordant sur les caniveaux, galerie d’expressions éphémères entassées, bobine en noir et blanc de portraits figés déroulée jusqu’à l’oubli. Un homme de son rang n’a pas le temps, doit aller vite, accélérer, filer prioritaire sur la chaussée qui s’élargit et devient piste d’envol vers des cieux irréels, les cieux de l’exception et de la toute-puissance, pour un voyage hors du monde, hors du temps. »

    https://brunoadrie.wordpress.com/2015/06/03/un-chapitre-du-ministricule/

    Je pense avoir fait le tour des maisons d’édition parisiennes et manifestement je ne fais pas partie des copains qui peuvent refiler leur manuscrit.C’est la raison pour laquelle je publie sur createspace/amazon

    J’édite bientôt Cosmic Business https://brunoadrie.wordpress.com/2015/09/03/cosmic-business-par-bruno-adrie/

    Cordialement

    B. Adrie

  5. A reblogué ceci sur Bruno Adrie, mon blog d'auteuret a ajouté:
    Une belle épingle qui fait éclater la baudruche houellebecquienne.

  6. Faute de frappe dans le commentaire précédent : je ne parviens pas à M’intéresser (évidemment)
    Cordialement
    B. Adrie

  7. Je crois plutôt possible une Europe extrémiste à 27, et le fantasme d’un Islam conquérant est là pour faire vendre du papier.

    • @mangin : effectivement, il n’aura échappé à personne que M. Houellebecq veut à tout prix vendre ses romans. Cela en fait aussi un auteur d’époque, préoccupé de son audience autant que de ses ventes. Cela existe depuis longtemps, mais chez lui d’évidence, c’est une préoccupation centrale.

  8. « L’extrêmisation » de ce pays est en marche ; on voit invités sur les plateaux de télévision les journalistes de ce torchon qu’est VALEURS ACTUELLES . C’est de la peste brune dont il faut avoir peur.
    Ceux qui encensent cet écrivaillon n’ont jamais lu Pavese, Svevo… Houellebecq n’est rien en Littérature.

  9. Bonjour,
    Votre critique du livre est pertinente, même si je constate que, comme un certains nombres d’observateurs, vous laissez dans un angle mort la question de l’antisémitisme et du départ de français juifs vers Israël. L’auteur, à travers la petite amie du personnage principal, y accorde une certaine place.
    Bien à vous,

    Samuel Ghiles-Meilhac
    ( qui a eu le plaisir de vous avoir dans son jury de grand oral… il y dix ans maintenant, à l’IEP Grenoble)

  10. Vous êtes aussi à côté de la plaque que Houellebecq. Votre vision de la Hongrie vaudrait à ce pays une invasion dans les 48 heures, modèle 1956, par l’OTAN…

    • @ Hristo Xiep : pour l’instant, l’OTAN n’a envahi personne, surtout pas un régime de droite… Il me semble même que l’un de ses propres membres (la Turquie) dérive sérieusement vers une dictature.

      • Personne ? La Serbie peut-être ???? Quant à la Turquie, sa sortie de l’OTAN est imminente. Si la Hongrie se dote d’un régime autoritaire de droite, elle sera exclue de l’UE et rayée de la carte dès que Trump ne sera plus président.

  11. Certes, certes, certes, vous avez raison dans tout ce que vous écrivez mais en tant qu’ancien universitaire, ce que j’ai adoré dans Soumission (lu récemment), c’est le héros qui fait toute sa carrière en écrivant peu ou prou le même article et qui, après avoir rédigé sa préface pour la Pléiade en trois mois (de mémoire), décide de faire lanterner son éditeur pendant trois ans (de mémoire encore) pour se la couler douce dans l’intervalle en faisant semblant de travailler ! Avouez que cette dernière idée est géniale !

    • @ POC : oui, c’est une idée assez géniale et bien dans l’esprit de satire, mais cela ne correspond pas au vécu des universitaires que je suis et que je connais. Le livre répand un peu dans le grand public l’idée que les universitaires ne font pas grand chose de leur vie. Cela correspond peut-être à certaines situations, mais, dans l’ensemble, les enseignants-chercheurs actuels sont plutôt dans le genre hyper-stressés. En même temps écrire une préface pour la Pléiade… cela concerne l’aristocratie universitaire. C’est comme l’appartement de 200 mètres carrés avec vue sur la Tour Eiffel où vit l’universitaire moyen dans certains films français…

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