« Vous n’avez pas le monopole de la haine. »

Là visiblement, avec la discussion de la loi dite sur le « séparatisme » (pour utiliser la pratique journalistique qui s’est imposée), nous venons d’entrer dans une nouvelle dimension des bouleversements politiques français.

A quoi assiste-t-on sinon en effet à un magnifique exercice d’union de toutes les droites? Qui peut encore douter qu’en cas de victoire à la Présidentielle de 2022, Marine Le Pen n’aura aucun mal à constituer une majorité parlementaire entre ses troupes, l’immense majorité des LR et même sans doute quelques LREM ayant su trahir au bon moment? Il leur suffira juste de se répartir le butin. Le débat entre le Ministre de l’Intérieur actuel, Gérard Darmanin, et la cheffe du RN, Marine Le Pen, aura constitué une illustration parfaite de cette concurrence pour occuper cet espace très à droite où chacun croit déceler la clé de la victoire à la Présidentielle.

La loi est proposée par la majorité LREM/MODEM, mais aussi bien la plupart des élus LR que les rares élus RN de l’AN sont prêts à l’amender pour qu’elle aille encore plus loin dans ses aspects répressifs. Or cette loi, de l’aveu même de ses promoteurs, ne combat qu’un seul ennemi : les islamismes, bien distingués d’ailleurs pour l’occasion du terrorisme proprement dit. C’est tellement cousu de fil tricolore que personne ne fait plus vraiment semblant. La loi n’est pas officiellement une loi exclusivement contre les islamismes, uniquement pour ne pas donner prise à une accusation de cibler explicitement une religion et certains de ses pratiquants (puisqu’il n’est guère possible de nier que, pour être islamiste, il faut se revendiquer de son appartenance à une forme ou l’autre de l’Islam), ce qui peut-être pourrait choquer le Conseil constitutionnel, voire la Cour européenne des Droits de l’Homme.

Cette hypocrisie ne trompe donc personne. Mais cette manière de procéder en généralisant à tout le monde des restrictions, contrôles, surveillances, etc. au nom du renforcement des « principes républicains » constitue une porte grande ouverte à tous les usages liberticides qu’ une future majorité voudra faire de cette loi contre n’importe quelle forme d’expression de la société civile, religieuse ou autre, qui ne soit pas compatible avec ce que le pouvoir du moment entendra alors sous le terme de « valeurs de la République ». Les autorités des différents cultes ne se s’y sont pas trompés. Les protestants en particulier ont été les premiers à comprendre le piège dans lequel les libertés religieuses sont en passe de tomber. Il est vrai qu’ils y ont été fortement aidés par le fait que le Ministre de l’intérieur s’en est pris aux protestants évangéliques pour essayer de faire croire que la loi ne viserait pas seulement certains musulmans.

Avec la discussion de cette loi, nous assistons de fait à une union profane des droites par l’affaiblissement de trois traditions politiques de ces mêmes droites : l’anti-républicanisme, la référence au catholicisme et le libéralisme politique, et par l’affirmation de deux tendances au sein de ces mêmes droites : l’adoption du matérialisme vulgaire comme référence et le déni de réalité (sociale) comme doctrine.

Un premier point à constater est en effet qu’en 2020, toutes les droites, y compris le Rassemblement National (RN), tissent des louanges à longueur de temps à « la République ». Elle fut pourtant pour une partie de leurs ancêtres politiques, « la Gueuse ». Surtout la dernière expérience de gouvernement très à droite qu’a connu notre pays se fit au nom d’un « État français », qui ne se revendiquait pas vraiment des acquis républicains et libéraux des années 1870-1940, et qui avait changé la devise du régime en « Travail, famille, patrie » à défaut de pouvoir statuer sur la nature exacte de ce dernier. De fait, il ne devrait pas échapper à grand monde à ce stade que le même mot de République a été utilisé il y a deux siècles par les partisans des libertés (publiques, syndicales, religieuses, etc.) et du pluralisme (politique, religieux, social, etc.) et qu’il est maintenant monopolisé dans le débat public par des politiciens qui veulent diminuer en son nom les libertés et le pluralisme au nom d’une menace existentielle « à la Houellebecq » pesant sur le pays des Droits de l’Homme. La « Soumission » menace dans nos quartiers, donc supprimons des libertés à foison, telle est en résumé la doctrine actuelle de nos politiciens. Je ne suis pas sûr que le mot en sorte grandit. Personnellement, j’ai comme une petite nausée à entendre ce beau mot de République, si chargé d’histoire, ainsi employé à contre-emploi. Mais sans doute suis-je dans le fond un conservateur dans l’âme, qui n’aime guère voir ainsi le sens des mots changer. OK, I am a Boomer, I am so vintage now.

Le second point à constater, c’est l‘effacement de la référence catholique. En effet, avec toutes ces propositions visant à mieux contrôler la pratique religieuse de certains croyants (les musulmans, what else?), nous voilà dans une situation où toutes les religions, y compris le catholicisme, pourraient tomber sous le coup de la loi. Qui peut-on trouver en effet de plus critique des « valeurs de la République » que les catholiques de la « Manif pour tous »? En effet, à leurs yeux, comment les législateurs républicains ont-ils pu oser aller à l’encontre de la loi divine et de la loi naturelle qui veut que le mariage soit l’union d’un homme et d’une femme? De fait, c’est l’idée même de liberté religieuse, voire de liberté de conscience, qui semble désormais complètement échapper à tous ces députés des droites, qui, avec tous leurs amendements, font parler leur (absence de) cœur. La France Insoumise (FI) l’a bien compris d’ailleurs. Pour mettre les partisans de cette loi devant leurs contradictions, elle multiplie de son côté les amendements « bouffeurs de curé », en proposant par exemple de supprimer le régime concordataire en Alsace-Moselle ou de défaire les compromis passés autour de la « Question scolaire » au cours des deux derniers siècles au profit d’une vision étatisée de l’enseignement. Cette porte ainsi grande ouverte à une répression de toutes les religions et croyances devrait faire réagir. Or, visiblement, ce genre de considérations ne fait plus désormais ni chaud ni froid aux quatre partis de droite (RN, LR, LREM et MODEM) qui sont d’accord désormais sur l’essentiel, à savoir sur l’objectif d’éradication de l’islamisme – sans compter le PS, le PCF et la FI qui ne sont guère sur une ligne si différente au nom de leur vieux fond laïcard commun. Ce dernier doit primer sur toute autre considération, même si tous ces partis de droite et d’extrême-droite s’accusent mutuellement, soit d’impéritie, soit d’extrémisme, dans les moyens choisis pour y parvenir. Il est vrai que tous légifèrent en partant du principe que ces restrictions de liberté concerneront en pratique d’autres personnes que leurs propres électeurs, et qu’en fait pour ce qui reste de la religion majoritaire traditionnelle du pays (le catholicisme) rien ne changera.

Le troisième point à constater, c’est l’écroulement en cours de la référence au libéralisme (politique). Cette majorité issue d’une confrontation au second tour entre la candidate de l’extrême-droite et celui de l’extrême-centre montre à mesure que les mois et les années passent son profond mépris pour les libertés telles que pensées et mises en œuvre par la tradition libérale du XIXe siècle. La censure presque intégrale de la « loi Avia » par le Conseil constitutionnel et l’absence totale de remise en cause au sein de LREM à la suite de cette dernière resteront comme le symbole de ce changement d’époque. Cette loi contre « le séparatisme » vise certes d’abord les pratiquants trop zélés d’une religion, mais elle s’inscrit bien sûr dans un cadre plus vaste de restrictions des libertés. La lutte contre le terrorisme avait déjà ouvert les vannes, mais toute contestation de l’ordre social en vigueur semble devoir être à terme, criminalisée, censurée. Les partisans de ces restrictions des libertés de tous au nom des « valeurs de la République » le font sans aucune retenue, car ils sont bien persuadés qu’ils ne seront jamais eux-mêmes dans l’opposition, et qu’ils n’auront jamais eux-mêmes à subir les effets de leurs propres lois liberticides. Ils n’ont certes pas tort du point de ce que l’on peut savoir en ce début de 2021 des rapport de force électoraux dans le cadre de cette longue agonie de la Ve République comme démocratie libérale. Autant une arrivée au pouvoir de l’extrême-droite, qui ne gênera guère le reste des droites (comme le débat entre le Ministre de l’Intérieur et Marine Le Pen l’a montré), est désormais de l’ordre du pensable et du probable, autant celle d’une (vraie) gauche ou des (vrais) écologistes apparait de plus en plus comme une possibilité, toujours légale certes, mais rendu impossible en pratique par les divisions de ce camp et l’absence d’un leader reconnu en son sein. En tout cas, malgré tout le discours des LREM ou des LR qui fait de Mélenchon un Chavez en puissance, assoifé du sang de la bourgeoisie, les droites ne craignent pas de mettre dans la législation du pays tout ce qui permettrait à un Mélenchon ou quelque autre gauchiste/écologiste devenu Président de la République et appuyé par une majorité parlementaire d’installer une République sociale/écologique en réprimant durement les forces réactionnaires qui auraient l’outrecuidance de s’opposer à « la République » (encore!). Cette asymétrie est sans doute à tenir à l’esprit pour comprendre cette débauche de restrictions. Nos droites ont visiblement oublié cet aspect constitutif de tout régime libéral. Parfois, il y existe des alternances, et l’on peut y occuper chacun à son tour la place d’opposant, donc méfiance, méfiance, sur ce que le pouvoir du moment est autorisé à faire aux opposants. De fait, dans notre République, tout ce qui restera bientôt comme droit d’opposition au simple citoyen, ce sera son droit de vote – car, pour l’heure, sans vote, personne ne sait légitimer une dictature dans une ancienne démocratie. Tout le reste sera criminalisé, ou simplement ignoré. Et l’on se gaussera pourtant de ce qui se passe en Hongrie et en Pologne. La convergence en cours devrait pourtant nous alerter.

Cet affaiblissement des vieilles références des droites laisse place à deux tendances, certes visibles depuis des décennies, mais désormais exprimées crûment.

D’une part, l’affirmation d’un matérialisme au sens le plus vulgaire du terme. Certains à propos de la discussion de la loi sur le séparatisme ont pu parler d’athéisme d’État. C’est à mon avis plus grave encore : le vieil athéisme d’État (communiste ou rationaliste) était fondé sur une idée du destin de l’Humanité et de son émancipation par la Science des ténèbres de la religion ou de la superstition. Il y avait en quelque sorte un côté fort religieux dans cet athéisme, une spiritualité chassait l’autre. Comme nos députés, tout particulièrement les députés LREM issus du secteur privé, sont pour la plupart des gens qui sont mus par le carriérisme le plus élémentaire et ont, comme l’ont montré les débats sur la loi de réforme de la recherche, autant d’amour de la Science (désintéressée) qu’il est possible d’en avoir quand on pense 100% business plan, mon pari est qu’en réalité, ces élus ne peuvent même pas comprendre que des personnes aient des valeurs, convictions, indignations, etc. qui aillent au delà du simple prendre et avoir. Ces boutiquiers pourtant diplômés des meilleures écoles, ces hommes et femmes unidimensionnels au sens le plus fort du terme, ignorent toute référence morale ou philosophique allant au delà de l’utilité immédiate du profit, et surtout de leur profit propre. Ce n’est pas exactement ce que des libéraux comme Benjamin Constant entendaient promouvoir par l’octroi de libertés individuelles et politiques. Vu les circonstances sanitaires, on pourrait appeler cela le « théorème Sanofi » qui domine nos élites actuelles. Il n’est alors pas étonnant que ces gens ne comprennent pas l’importance de la spiritualité dans la vie humaine – sauf, éventuellement, comme escroquerie rémunératrice qu’ils croient déceler chez autrui. Des fins dernières en somme, ils ne sauraient même comprendre que, pour certains êtres humains, elles existent comme préoccupation. Les quelques extraits de la rencontre entre des jeunes issus d’une fédération de centres sociaux et de la secrétaire d’État à la jeunesse, qui ont été diffusés par les médias, resteront ainsi comme le témoignage de cette incompréhension profonde: ces jeunes, visiblement issus des banlieues populaires, admettaient les différences religieuses ou philosophiques entre eux, et leur donnaient un sens positif à travers le terme de « respect ». Pire encore, certains d’entre eux soulignaient les aspects pacifistes des messages religieux, à l’encontre de notre hymne national (qui, comme ils l’ont appris dans leurs cours d’histoire, est effectivement au départ un hymne guerrier). Face à cette réalité, la secrétaire d’État donnait l’impression, pour le coup, d’avoir vu le Diable en personne. Pourtant, ce n’est pas là une information très nouvelle : même si la population française apparait comme l’une des plus détachées des religions qui soit au monde (d’après les sondages), le phénomène de la religiosité n’a pas disparu complètement, y compris chez les jeunes. (Il faudra aussi l’avertir à l’occasion qu’il existe encore des scouts de diverses obédiences religieuses. J’en ai croisé récemment dans ma rue. Il me semble qu’ils avaient ce qui ressemblait fort à une croix sur leur uniforme. ) Du coup, face à tant d’incompréhension du phénomène religieux, il est fort à parier que les islamistes les plus clairvoyants et surtout les plus radicaux se réjouissent de toutes ces restrictions qui vont faire en France de leur forme toute particulière d’Islam un martyre pour le coup bienvenu. Toutes ces difficultés que la nouvelle loi entend mettre à leur pratique, prosélytisme, organisation, sociabilité, etc. va sans doute leur donner l’aura du martyre pour la vrai foi. Ils pourront donc se présenter en victimes d’un État français « islamophobe ». Et, probablement, l’obligation de discrétion qu’on leur fait ainsi, en pouvant dissoudre toutes les associations proches des plus radicaux d’entre eux, ne va pas faciliter la tâche des services de police dans leur surveillance. (Pour mémoire, à ma connaissance, aucune politique anti-religieuse n’a jamais vraiment réussi à éradiquer une religion dans une population donnée, sauf à recourir comme ultima ratio à des pratiques aux tendances quelque peu génocidaires, ce qui évidemment résout le problème. C’est sûr que les Dragonnades de notre cher Louis le Quatorzième ont eu quelque efficacité sur les parpaillots, tout au moins pendant un siècle. Par ailleurs, ce sont souvent les politiques de conversion à une autre religion qui s’avèrent les plus efficaces à long terme, comme pour les Tchèques re-convertis manu militari au catholicisme par les missionnaires jésuites après la défaite de la Montagne Blanche.) La vraie question que nos élus auraient dû se poser est: non pas comment les islamistes attirent à eux les fidélités (en pénétrant la vie associative ou les associations sportives par exemple), mais pourquoi ont-ils du succès? A quelle demande de la part des personnes qu’ils mobilisent répondent-ils? J’ai bien peur que nos gouvernants y donnent au mieux une réponse matérialiste, en luttant contre les discriminations, pour permettre à chacun (dans les populations discriminées) de devenir un producteur/consommateur satisfait, sans voir que le fait religieux n’est pas réductible à une simple frustration que l’achat d’une télévision grand écran ou un voyage all inclusive en Thaïlande dissiperait.

D’autre part, la discussion de cette loi sur le séparatisme me semble témoigner d’un refus des droites de voir la réalité sociologique du pays. Désolé, chers gens de toutes les droites, la France a connu des nombreuses vagues d’immigration depuis des décennies, et il se trouve qu’une partie de cette dernière n’a pas hérité de l’une ou l’autre religion chrétienne ou que l’autre partie n’a pas hérité de la même couleur de peau que les habitants de la France métropolitaine avant 1900, ou même les deux. C’est un fait. Sous la référence à la « République », s’opère une vaste opération de déni. Les victimes collatérales de ce déni sont, comme le lecteur le sait sans doute, les universitaires pratiquant les sciences sociales accusés d’être infiltrés par une horde d’« islamo-gauchistes », de« racialistes », d’« indigénistes », de « décolonialistes », de se livrer aux joies perverses de l’« intersectionnalité », et j’en oublie sans doute. Ah oui, j’oubliais, très important, nous sommes infiltrés par la pensée américaine. (L’anti-américanisme français, ce long récit interminable.) Sous ce florilège d’accusations, que diffusent d’ailleurs certains universitaires se sentant submergés par cette vague de nouveautés, le refus de voir la nouvelle complexité de la société française actuelle me parait tristement évident. Le plus étrange à mes yeux est de voir ces dénonciations se contredire largement elles-mêmes: en effet, les mêmes qui alertent sur le danger de l’islamisme sur notre sol et le lient à la présence d’une immigration venue de pays majoritairement musulmans ont tendance à refuser que le fait musulman soit pris en compte par la sociologie de la France contemporaine. Le musulman les intéresse dans les potentialités islamistes ou terroristes qu’il porte (naturellement?) en lui, beaucoup moins en tant que citoyen français ou résident légal se sentant éventuellement discriminé pour son accès à l’emploi ou au logement. Des Gilles Kepel, Hugo Micheron ou Bernard Rougier, autant de chercheurs alertant sur la pénétration des formes les plus extrêmes de l’islamisme sur le territoire français, que font-ils sinon de l’intersectionnalité à l’insu de leur plein gré, et certes en lui donnant un sens politique complètement différent de celui que lui donnent certains partisans affichés de cette approche? Pas en parlant de victimes, mais en repérant des subversifs. Quand j’entends l’un d’entre eux lors d’une émission de France-Inter à laquelle il était invité proposer de relancer les études d’arabe à l’Université pour mieux saisir le phénomène islamiste, ne bat-il pas en brèche les « valeurs de la République » en soulignant que, en France, tout ce qui peut importer pour comprendre la société telle qu’elle est ne se passe pas nécessairement exclusivement en français? Pour habiter un quartier où cette même langue arabe est souvent pratiquée par des passants, je ne saurais entièrement lui donner tort. Au fond, les fanatiques de l’universalisme républicain, qui refusent de voir toute la complexité du social contemporain, nous renvoient à un homme abstrait dont toute la sociologie – qu’elle soit progressiste ou conservatrice dans son orientation politique – a démenti l’existence depuis plus de deux siècles.

J’ai du coup le soupçon que cet immense déballage de haine contre une grande partie des sciences sociales, et particulièrement de la sociologie, tient au fait que, du côté du « Parti de l’ordre », dé-catholicisé, il existe désormais un manque en matière de légitimation de l’ordre social existant. Il a dû abandonner le principe de hiérarchie naturelle entre les êtres humains (qui faisait partie du bagage conservateur), et il a dû se rallier au principe égalitaire et au principe méritocratique. On peut s’en féliciter. Mais la contrepartie de cette acceptation, c’est que, lorsqu’il reste dans la société française des inégalités difficiles à justifier en bonne raison, il faudrait en principe les réduire. Or que font la plupart des sociologues, ces gêneurs, ces empêcheurs de dominer en rond? Sinon démontrer par a+b qu’il reste des inégalités non fondées en raison, sinon expliquer les mécanismes, parfois tout simples, parfois fort complexes, qui, malgré (voire grâce à) l’égalité formelle et la méritocratie, recréent sans cesse de l’inégalité? Cette contradiction n’est pas nouvelle (Marx en parlait déjà) entre égalité formelle et égalité réelle, mais elle devient sans doute de plus en plus violente, difficile à assumer, à mesure que la référence (surnaturelle) à une priorité des uns sur les autres devient moins crédible, moins légitimée par un grand récit (religieux, civilisationnel, ou national) et qu’il n’y a donc plus de raison vraiment dicible pour que le « mâle blanc hétérosexuel » (pour causer à la manière de Zemmour ou de nos collègues partis en croisade contre le décolonialisme) soit en haut de la hiérarchie des êtres humains. Le mot de République et l’appel à l’universalisme républicain semblent alors devenir le totem ultime qui permet de justifier sans trop argumenter vraiment cette supériorité. (Cette attitude tranche d’ailleurs avec la filiation fasciste du XXe siècle, pour laquelle la supériorité des uns sur les autres allait de soi et pouvait se dire clairement. Rome ou Germanie éternelles. Il y avait une hiérarchie naturelle entre les individus, les sexes, les groupes sociaux, les nations, les civilisations. )

Pour finir une question se pose, pourquoi en 2021 les partis de droite et d’extrême-droite se battent-ils pour s’attribuer avec tant de hargne ce « monopole de la haine »? Comment est-on passé de la bataille pour le « monopole du cœur » qui opposait le droite et la gauche dans les années 1970 à ce débat politique où tout l’espace politique semble rempli par cette « Question musulmane »? Fait d’autant plus frappant que nous sommes en plein pandémie, et que, pour le coup, le lien entre Islam, islamisme et pandémie parait fort difficile à construire, même pour l’esprit le plus chafouin. Pourquoi ne semble-t-on plus se battre que pour les faveurs des électeurs qui ne pensent qu’à « écraser l’infâme »? Sont-ils donc tous persuadés qu’en 2022 n’iront voter à la Présidentielle que des électeurs majoritairement satisfaits de toute ce barouf fait autour d’une République qui se défend contre la Soumission?

Il est vrai que, pour l’instant, faute d’une gauche unie et face à des LR confits dans le néo-libéralisme austéritaire à la Larcher, les électeurs qui rêvent de discuter d’autre chose que de s’offusquer de l’évitement des cours de natation par les trop pudiques jeunes filles des quartiers risquent bien de devoir se contenter de ce spectacle-là.

18 réponses à “« Vous n’avez pas le monopole de la haine. »

  1. Analyse brillante comme d’habitude, mais cette fois, il y a quand même pas mal de choses à redire… D’abord, pourquoi seul Mélenchon sort-il miraculeusement épargné (!), et pourquoi une telle indulgence pour l’obscurantisme religieux (qu’il faudrait respecter) dont on sait qu’il atteint désormais des niveaux inquiétants (va enseigner Darwin à Trappes). Par ailleurs, peut-on expliquer ce que tu appelles la convergence des droites sans tenir compte des électeurs, de l’inquiétude (pour rester tempéré) qui monte concernant l’insécurité et l’immigration, avec le sentiment que les élites s’intéressent davantage à la discrimination positive en faveur des immigrés qu’au sort de la France périphérique (laquelle n’aura pas, elle, de places réservées à l’ENA). Quant à l’idée selon laquelle la France qui se transforme, le problème n’est pas celui que tu pointes : le problème est que cette transformation se fait 1/ dans un relatif déni et 2/ sans intégration, voire à rebours de l’intégration (ce que tu appelles gentiment la « nouvelle complexité de la société française » : belle formule de publicitaire ou de technocrate pour jeter un voile pudique sur une triste réalité). Enfin, tu fais un contresens total : tu cites Kepel et Rougier à l’appui de ta démonstration. Or ceux-ci font justement partie de ceux qui alertent sur la montée de l’islamisme et qui dénoncent l’islamo-gauchisme (il t’a échappé qu’ils ont signé la pétition de soutien à Blanquer !). Donc, en les rangeant dans la catégorie intersectionnel (?!), tu fais un petit coup de force très habile mais quand même un peu discutable.

    • @vince 38: merci de tes critiques constructives.

      Sur le fond, je n’épargne pas Mélenchon. D’une part, je croyais avoir bien souligné qu’il montre les potentialités liberticides de sa vision laïcarde à la « petit Père Combes » dans ses propositions sur le concordat en Alsace-Moselle et sur le statut des « Écoles libres ». D’autre part, je fais allusion qu’il apparait comme un « Tigre de papier » aux yeux de la majorité actuelle. Il devient comme Georges Marchais à la grande époque, un gars qui fait le buzz, mais qui n’a pas le sérieux nécessaire pour être vraiment craint par la bourgeoisie.

      Ensuite, c’est clair que je reste partisan de la tolérance religieuse à l’ancienne. En voulant traiter à la racine le terrorisme islamiste, on finit par mettre en cause la liberté religieuse de tous. Même si l’on peut voir dans toutes les religions connues des aspects très négatifs d’un point de vue à la Voltaire (ou à la Marx? l’Opium du peuple?), il faut les accepter le plus possible, car il est impossible d’imposer l’incroyance aux gens sans les braquer encore plus. Sur l’enseignement de Darwin à Trappes (en admettant pour l’argument que cette ville serait effectivement un « territoire perdu de la République), c’est une stricte question d’ordre public et d’ordre scolaire. En pratique, l’Éducation nationale ne veut pas de vague, n’a guère de moyens, et la police et autres services de sécurité sont défaillants. Il faut d’abord pour l’État faire régner le bon ordre chez soi, ce qui suppose du personnel, des procédures, etc. Pour avoir enseigné dans des lycées populaires, c’est avant tout le rapport de force moral et physique qui compte.

      Sur le rôle de la demande électorale de fermeté vis-à-vis de l’immigration, de l’insécurité, et tu l’oublies, l’Islam en général, et sur le sentiment d’abandon de la France d’en bas, tu as raison. Il existe une demande (pas qu’en France d’ailleurs!) Mais ce qui me parait peu démocratique à la fin, c’est que le débat politique tel qu’il s’exprime dans les médias finit par ne s’occuper que de ces électeurs-là (qui existent certes) et par négliger d’autres problématiques.

      Enfin, quand je parle de complexité, c’est plutôt faire preuve de réalisme. Il y a désormais et il y aura dans le futur prévisible sur le sol métropolitain des populations qui ont l’Islam pour religion, et une partie d’entre ces populations lui donne et lui donnera une interprétation qui ne nous plait pas Il faudra pourtant s’adapter à cette situation, ne pas rêver à la situation qui aurait prévalu si les choses s’étaient passé autrement, ce qui ne veut pas dire être indifférent aux préparatifs concrets d’actes délictueux ou criminels de leur part, ou aux menaces qu’ils feraient porter d’ores et déjà sur d’autres personnes n’ayant pas la même interprétation qu’eux de ce que serait le « bon Islam ».

      Enfin, sur l’intersectionnalité, il faudrait en discuter plus longuement. Je reste frappé qu’aussi bien pour les « intersectionnels » que pour les « lanceurs d’alarme » (deux catégories pour le moins brutes de décoffrage), le seul facteur « être musulman » implique beaucoup de choses pour la vie d’une personne sur le territoire français. Bien sûr, ils ne soulignent pas les mêmes aspects. Les uns disent par exemple (avec des enquêtes à l’appui) : un prénom à consonance musulmane va vous barrer la route à l’emploi dans certaines professions. Les autres disent (avec des enquêtes à l’appui) : il faut être musulman de naissance ou s’être converti à l’Islam pour pouvoir être réceptif au discours djihadiste.

  2. Bonjour,
    comment pouvez-vous minimiser à ce point le danger que représente l’Islam, cette religion totalitaire, pour les libertés civiles?
    Ignorez-vous le statut des femmes dans le droit islamique (la Charia) sans parler du sort réservé aux homosexuel(le)s?
    Ignorez-vous que le croyant ne doit pas accepter d’autre loi que celle de Dieu?
    Ignorez-vous que ce même croyant est invité/contraint de désobéir à la loi des hommes (La République) si celle-ci contredit les préceptes du Coran, sous peine d’être considéré comme un non-musulman avec toutes les conséquences que cela implique?
    Ignorez-vous que l’objectif final de l’Islam est la conquête de toute la planète pour instaurer/imposer la Loi de Dieu?
    Est-on pour autant « haineux » et/ou de Droite voir d’Extrême-Droite quand on rappelle ces réalités?
    Votre naïveté et votre aveuglement devant le « fascislamisme » sont très inquiétants et s’ils étaient partagés (ce qui n’est pas sûr!) par nombre de citoyens anesthésiés pourraient alors être dangereux pour la démocratie dans notre Patrie.

    • @ Jean Paul B. : Je ne crois pas ignorer tous ces aspects, qui, pour certains, concernent toutes les formes d’Islam, et, pour d’autres, certaines formes seulement.
      Cependant, ce que je conteste, c’est la voie de la répression de la pratique religieuse en soi qui semble désormais choisie, en dépit des dénégations officielles à ce sujet. (Encore que je ne sais plus bien quelle est la ligne du pouvoir, vu les déclarations de G. Darmanin…) Même si ce que vous dites est vrai, il faut se borner à un contrôle de ce qui trouble l’ordre public ou de ce qui menace directement des personnes précises. Il est totalement improbable que toutes ces mesures liberticides éloignent un seul vrai croyant d’un Islam radical de cette croyance. Le fanatique en question gardera cela pour son for intérieur, mais il n’en pensera pas moins.

      En somme, je trouve tout cela un peu vain, car nul ne peut changer ce genre de croyances radicales par un acte d’autorité. Au mieux (ou au pire?), tous ces gens qui ne pourront plus s’afficher dans l’espace public comme « radicaux » vont créer des mouvements encore plus souterrains de résistance à cette pression. Ils vont se présenter comme des « persécutés ».

      • Bonjour,
        désolé de vous contredire mais si vous lisez attentivement le Coran et les commentaires éclairés de nombre de penseurs, dont certains sont issus du monde musulman, je cite sans être exhaustif Abdelwahab Medded, Bernard Lewis, Maxime Rodinson, Soheib Bencheikh ou Abdennour Bidar, vous constaterez sans peine qu’il n’y a pas plusieurs formes d’Islam dont certaines sont qualifiées (à tort et par nous seulement !) comme étant « modérées » (entendre potentiellement compatibles avec les valeurs de la République) et d’autres, moins sympathiques, « radicales » et conquérantes bref totalitaires, que nous devrions condamner comme le « mauvais Islam ».
        Pour TOUS les musulmans le Coran, parce qu’il est incréé, est supérieur à toutes les lois humaines, refuser de voir cette évidence relève du déni de la réalité.
        Le Coran affirme que l’Islam Un et Indivisible, c’est peut être désolant mais les faits sont toujours têtus et parfois… nous désolent.

  3. Oups! « voire d’Extrême-Droite… »

  4. « Il a dû abandonner le principe de hiérarchie naturelle entre les êtres humains (qui faisait partie du bagage conservateur), et il a dû se rallier au principe égalitaire et au principe méritocratique » : c’est selon qu’on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide…car le ralliement se fait au profit d’un phagocytage de tous les concepts et idéologies émancipatrices…on le voit sur la laïcité, la république…mais également avec la réappropriation du combat anti-totalitaire avec la figure du dissident…du feminonationalisme…ou bien même encore avec la rhétorique de l’islamogauchisme puisque stricto sensu, il s’agit de combattre une nouvelle colonisation…

  5. Ce n’est pas une analyse mais un texte idéologique qui n’est même plus adapté à la situation de la gauche en 2021. Dommage que l’auteur prenne la pente du conformisme alors que nous entrons dans une période politique intéressante.

    • @ Didier Bous : A ce stade, je me demande où se trouve le conformisme. Certes, je pense en libéral et républicain traditionnel. C’est là un texte effectivement plutôt engagé de ma part. Et désolé. Je ne trouve pas très avenant notre période politique.
      Quant à la gauche, elle est tout de même bien absente de tout ce débat, en dehors de FI. Il est vrai que comme LREM colle désormais le RN et LR, cela laisse un immense espace au centre-gauche, mais qui l’occupe? Pas le PS en tout cas, totalement inexistant actuellement. (Trop occupé à virer ses derniers permanents sans doute.)

  6. Globalement d’accord avec le billet. Ce passage de l’exposé des motifs m’a interpellé :
    « Un entrisme communautariste, insidieux mais puissant, gangrène lentement les fondements de notre société dans certains territoires. Cet entrisme est pour l’essentiel d’inspiration islamiste. Il est la manifestation d’un projet politique conscient, théorisé, politico-religieux, dont l’ambition est de faire prévaloir des normes religieuses sur la loi commune que nous nous sommes librement donnée. Il enclenche une dynamique séparatiste qui vise à la division. 

    Ce travail de sape concerne de multiples sphères : les quartiers, les services publics et notamment l’école, le tissu associatif, les structures d’exercice du culte. Il s’invite dans le débat public en détournant le sens des mots, des choses, des valeurs et de la mesure. 

    L’idéologie séparatiste a fait le terreau des principaux drames qui ont endeuillé notre communauté nationale ces dernières années. 

    Face à l’islamisme radical, face à tous les séparatismes, force est de constater que notre arsenal juridique est insuffisant. Il faut regarder les choses en face : la République n’a pas suffisamment de moyens d’agir contre ceux qui veulent la déstabiliser. 

    En terminer avec l’impuissance face à ceux qui malmènent la cohésion nationale et la fraternité, face à ce qui méconnait la République et bafoue les exigences minimales de vie en société, conforter les principes républicains : telle est l’ambition du projet de loi. »

    Comme Alain Bertho, je me demande si le gouvernement ne tombe pas dans le « complotisme légitime », à force de survendre la menace…

    • @ setnibaro : Oui, c’est sûr. Cela commence même à ressembler à un « style paranoïaque » bien connu de l’autre côté de l’Atlantique.

  7. @ Jean-Paul B : même si votre analyse de l’islam était exacte, il reste qu’une République laïque et tolérante ne peut que « faire avec » cette réalité. Des restrictions aux libertés religieuses ne feront que leur donner l’aura du martyre. Il faut se concentrer que sur les aspects sécuritaires/policiers stricto sensu. (Après tout, les anarchistes veulent, au moins en théorie, la fin de tout État, et pourtant finalement l’État français les tolère, tant qu’ils ne se lancent pas dans la « propagande par le fait ». Idem pour les petits partis socialistes radicaux aux Etats-unis) Ou alors, il faut adopter la ligne de la « remigration » à la Zemmour, qui possède sa logique en supposant que tout musulman finira par se lancer dans la « propagande par le fait ».

    • Les anarchistes du XXI ème siècle en France, quel est leur nombre, quel est leur projet et mettent-ils concrètement en danger la vie de citoyens lambda?
      Je vous suggère modestement de vous intéresser de près au projet des Frères Musulmans qui, bien implantés en Europe, influencent en coulisses nombre d’associations revendiquant l’instauration de « bouts » de Charia dans nos sociétés sécularisées:
      – horaires aménagés dans les piscines pour éviter la mixité,
      – interdits alimentaires dans les cantines du service public de l’Éducation,
      – obtenir l’autorisation du port du voile sur le lieu de travail,
      – lutter contre les sanctions disciplinaires de la part de l’employeur pour les salariés qui, au nom du Coran, refusent de parler ou de saluer les femmes dans l’entreprise ou les services,
      – etc.
      Je vous renvoie à ce que disent et écrivent les « penseurs » des Frères Musulmans quand ils s’adressent uniquement à des musulmans.
      Je sais bien qu’oser regarder l’Islam en face est difficile quand le déni et la crainte paralysante de passer (à tort!) pour un « raciste » ou un « islamophobe » au yeux de ses interlocuteurs sont devenus un réflexe pavlovien pour beaucoup de nos concitoyens.
      Attention aux lendemains qui déchantent!
      PS: je précise que bien entendu je ne suis absolument pas un partisan de la « re-migration » mais de l’intégration de tous ceux qui veulent faire France et pour cela acceptent de s’adapter au mode de vie, aux traditions et aux valeurs de notre République Laïque symbolisées par sa devise universaliste Liberté, Égalité, Fraternité.

      • @ Jean Paul B. :
        Certes les anarchistes sont inoffensifs aujourd’hui, mais allez raconter cela en 1890… Ils faisaient bien peur à l’époque.

        Pour ce qui est de l’infiltration « frériste » et autre, la seule réponse libérale doit être : est-ce que ces pratiques font du mal directement à autrui? Préparer une bombe avec des explosifs dans sa cuisine pour tuer des mécréants doit être interdit et puni, mais ne pas vouloir manger du porc à la cantine scolaire, à qui cela nuit-il? C’est juste une critique faite à ceux de leur coreligionnaires qui en mangent, et bien que l’on se contente de louer ceux qui mangent du porc et de leur dire bien fort qu’ils ont raison du point de vue de leur intégration.

        Et ne croyez pas que cela soit du déni, c’est du réalisme. On ne force pas quelqu’un à changer ses idées, surtout religieuses.

  8. Bonjour
    Modeste contribution devant tant de savoirs de vous tous.
    A un an de la présidentielle, je me suis décidé à lire « Révolution ». Emmanuelle Macron écrit p169 « La laïcité est une liberté avant d’être un interdit ». La loi sur le séparatisme me semble bien loin de cette formule. Il me semble que cette loi correspond à ce sur quoi le gouvernement peut avoir prise et purge la question sociale sur laquelle il n’a aucune prise, héritage accumulé d’un passif politique multidécennal en prise avec un système mondialisé qui a dissous le sens républicain. Quand les gouvernements se piègent dans la violence, j’ai bien peur qu’ils se fourvoient dans le sens même de leur mission, comme un rééquilibrage des inégalités qui exacerbent et écrasent toutes les autres questions malheureusement. La religion se nourrit dans le terreau de la misère, la misère dans celle d’une idéologie matérialiste. Ou en sommes-nous avec notre conscience quant aux devoirs collectifs et non un rabâchage continue de nos droits qui nous aspire sans cesse plus profondément dans un ancrage liberticide ?

  9. Réalisme ou plutôt soumission?
    « On ne force pas quelqu’un à changer ses idées, surtout religieuses »
    dites-vous, je souscris à votre affirmation à la condition que ces
    « idées (surtout) religieuses » n’occasionnent pas de « troubles » graves.
    Au passage reconnaissons qu’avec l’Islam le risque de « troubles » graves est beaucoup plus grand qu’avec n’importe quelle autre religion, pour mémoire je rappelle qu’en France, entre 1982 et 2020, 302 personnes ont été tuées lors d’attentats perpétrés au nom d’Allah.
    Mais dites moi si je me trompe, on peut quand même forcer ce « quelqu’un » à respecter la loi du pays d’accueil et, s’il ne le fait pas, mettre fin définitivement à son autorisation d’y séjourner en prenant bien soin dans la foulée de le reconduire à la frontière, non?

    • @ Jean Paul B. : Vous faites le lien direct « idées criminelles »/ »actions criminelles ». Or c’est bien le rôle de l’État (police, justice) d’empêcher ce lien d’advenir par la prévention ou la répression (comme pour tout mauvais penchant interdit pas les lois). Mais il ne peut pas grand chose sur le point des « idées » (au sens de convictions profondes).
      Quant à respecter la loi du pays d’accueil (en supposant que les « idées » soient seulement dans la tête de personnes ayant immigré), il va de soi qu’il faut que cela soit le cas. Tout ce que la loi civile dit nuire à autrui doit être effectivement réprimé. Pas de problème. Idem pour expulser certains après qu’ils aient purgé leur peine.

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