Michel Aglietta vs. Jacques Sapir : deux livres instantanés et jetables!

    Cela s’agite beaucoup en librairie ces temps-ci autour de l’Euro. Parmi les publications récentes, ont retenu mon attention (bienveillante?) deux livres d’économistes (plutôt) réputés, d’une part, celui de Michel Aglietta, Zone Euro. Éclatement ou fédération (Paris : Michalon, 2012), et celui de Jacques Sapir, Faut-il sortir de l’Euro? (Paris : Seuil, 2012). Les deux livres m’ont cependant déçu pour des raisons différentes. De fait, à peine publiés, ils sont sans doute déjà dépassés, en particulier le livre de J. Sapir semble avoir été fini à l’été 2011 et ne peut prendre en compte les développements les plus récents de la crise.  Par contre, le deux livres dialoguent vraiment, et ils témoignent tous deux d’une montée d’un sentiment germanophobe dans une part de l’opinion éclairée. En effet, pour les deux auteurs, il y a un grand coupable dans toute cette histoire : l’Allemagne, ou plutôt ses élites conservatrices et peu clairvoyantes.

Le livre de Michel Aglietta, que j’ai lu en premier, n’est rien d’autre que la retranscription d’entretiens de l’auteur avec un certain Richard Robert (dont le nom est indiqué en quatrième de couverture, mais dont aucune qualité ne permet de préciser le statut vis-à-vis de M. Aglietta, ami, disciple, journaliste, éditeur?). Chaque court chapitre est par ailleurs suivi d’un utile résumé pédagogique en italique. Pour quelqu’un qui n’aurait suivi en rien les travaux de M. Aglietta au fil de la crise économique depuis 2007 et qui n’aurait pas beaucoup de connaissances sur ce qui a abouti à la crise européenne en cours, c’est plutôt bien tourné ; pour quelqu’un qui, comme moi, a tout de  même un peu suivi, il n’apprendra pas grand chose. Par ailleurs, ce livre comporte un défaut très gênant pour un livre voulant vulgariser l’économie auprès du grand public cultivé, il ne comporte aucun graphique, tableau de chiffres, données fondamentales, permettant de bien visualiser la situation. Il ne comporte de même presque aucune note – c’est bien connu des éditeurs les notes font fuir les lecteurs ordinaires des livres, il faut ne pas en avoir ou les cacher! Le livre de J. Sapir se veut lui beaucoup plus correct pour un lecteur cultivé, en ce qu’il cite ses sources par des notes et qu’il comporte des tableaux de chiffres pour étayer ses démonstrations. Ce dernier se laisse par contre aller à des vaticinations sur la fin imminente de l’Euro, qui rendent le livre un peu absurde par moments quand on le lit en février 2012 et que l’écroulement de ce dernier n’a pas (encore?) eu lieu.

La thèse fondamentale de M. Aglietta est des plus claire : les autorités européennes (et surtout les autorités allemandes) font une erreur fondamentale de diagnostic sur les raisons de la crise de la zone Euro, en se focalisant sur la seule mauvaise gestion des finances publiques de certains Etats membres. « Fondamentalement, la crise vient de l’interaction entre la dérive du système financier privé et une polarisation des structures productives qui fait diverger de plus en plus les pays excédentaires (l’Allemagne et quelques satellites) et les pays déficitaires (tous les autres). » (p. 14) C’est  la même ligne de compréhension de la crise qu’utilise Martin Wolf, l’éditorialiste  du Financial Times dont le Monde de l’économie reproduit les papiers alarmistes chaque mardi. Les déficits commerciaux, les déficits commerciaux, les déficits commerciaux! Cette idée-force de M. Aglietta (qu’il n’est donc pas le seul à avoir) revient selon lui à considérer comme acquis le fait économique suivant : « C’est, en effet, un résultat bien établi de géographie économique que, dans un vaste espace économique muni d’une seule monnaie, l’intégration conduit à une polarisation de l’industrie dans les lieux où elle est initialement la plus forte. Seule une politique industrielle volontariste à l’échelle de l’espace intégré  et menée avec des moyens financiers très puissants peut modifier la division du travail avec succès. Sinon, la seule manière de maintenir la cohésion de la zone  est un système de transferts organisés entre les pays. L’Europe manque totalement de l’un et de l’autre. » (p. 34-35) Il n’est guère étonnant que quelqu’un ayant commencé sa carrière académique dans les années 1970 en travaillant sur la régulation économique des États-Unis après le New Deal en arrive à ce genre de conclusion.

On ne sera pas étonné du coup que M. Aglietta soit extrêmement critique des décisions européennes prises au fil de la crise (jusqu’à celles du sommet de début décembre 2011, qu’il a pu intégrer dans son livre), et qu’il plaide pour la mise en place d’une vraie fédération pour sauver l’Euro. Celle-ci aurait une banque centrale qui aurait le droit d’acheter directement de la dette publique des Etats membres (le fameux « bazooka » selon le terme en usage dans la presse économique), une émission commune de dette publique des Etats membres de la zone Euro  (les « euro-obligations » bien connues), et enfin un budget fédéral conséquent, qui se consacrerait à relancer la croissance européenne selon un plan concerté misant sur la montée en gamme de l’économie par l’innovation. Bref, un schéma largement de type New Deal à l’échelle européenne, revu à la lumière de la théorie de la « croissance endogène » et des impératifs environnementaux. Fastoche, comme m’a dit récemment un médecin à propos de mes problèmes de vue.

Le livre de Jacques Sapir part de préceptes assez similaires. Là aussi, la crise n’est pas due à des considérations de finances publiques, mais à des différentiels de compétitivité entre Etats de la zone Euro, accentués par la stratégie non-coopérative de l’Allemagne. Cette dernière, en maintenant depuis dix ans ses coûts de production unitaires les plus bas possibles à travers une modération salariale qui y tue par ailleurs sa demande intérieure de consommation, a réussi à conserver et à accroître ses parts de marché à l’exportation au détriment de ses partenaires directs de la zone Euro. Pour J. Sapir, « En fait, la zone euro apparaît comme l’instrument qui permet à l’Allemagne de maintenir sa politique néomercantiliste en dépit de la surévaluation de l’euro [ qui fait perdre à tous les Européens de la zone Euro leur place sur le marché mondial, y compris aux Allemands selon J. Sapir], en compensant les parts de marché qu’elle perd dans le reste du monde par ce qu’elle gagne sur ses partenaires de la zone Euro » (p.92).   Encore plus que pour M. Aglietta, J. Sapir voit la zone Euro comme fondamentalement hétérogène en terme de structures productives et aussi de préférences des populations : de plus, les taux d’inflation structurels, qui en résultent, restent après dix ans de monnaie unique différents selon les Etats, ce qui signifie qu’une seule politique de maîtrise de l’inflation, via le taux d’intérêt unique de la BCE, ne peut manquer de laisser s’accentuer des divergences fatales à la compétitivité-prix de certaines économies (Grèce, Portugal, Irlande, Espagne, Italie), ou d’enclencher de surcroît un boom immobilier (Irlande, Espagne). J. Sapir propose aussi une analyse, plus chiffrée et approfondie que celle de M. Aglietta qui va dans la même direction, pour montrer que l’approche qui consiste à sauver les finances d’un État comme la Grèce par un mélange de prêts de ses partenaires et d’austérité budgétaire drastique, ne fonctionnera pas. Ses calculs sont sans doute déjà fortement dépassés dans leurs montants détaillés, mais ils montrent l’ampleur des sommes à mobiliser et de l’austérité nécessaire pour le budget grec.

De fait, les deux auteurs, M. Aglietta de manière ici plus littéraire, et J. Sapir de manière plus économiste, soulignent en effet tous les deux que l’austérité imposée aux pays en crise, et plus généralement à tous les pays de la zone Euro, ne peut qu’engendrer une spirale récessive dans les pays déjà les plus en crise. Sur ce point, ils ont raison d’après les récentes prévisions de la Commission européenne elle-même : l’année 2012 devrait être une année de légère récession (-0,2%) pour l’ensemble de la zone Euro. (Avec la lettre que les douze dirigeants européens  ont récemment envoyé  à la Commission pour aller dans le sens de la mise en place d’une politique pour la croissance – via l’approfondissement du marché unique –  pour compenser l’austérité demandée par ailleurs, on peut dire que ce genre de constat commence à avoir de l’écho, à mesure que les effets de la mise en commun de l’austérité deviennent tangibles.)

En revanche, la divergence est totale sur la solution à moyen terme : M. Aglietta veut en fait sauver l’Euro par le vrai fédéralisme (pas le « fédéralisme budgétaire » à la Merkozy), alors que, pour J. Sapir, il faut prendre acte que ce projet politique de fédéralisme par l’Euro, en raison même des structures politiques, sociales, économiques de chaque État, ne peut fonctionner, et qu’il faut en sortir par un mécanisme de change semi-fixe, qu’il appelle de ses vœux, sous la forme d’une « monnaie commune ».  En gros, chaque État membre revient à sa monnaie, mais toutes les monnaies européennes sont liées entre elles par une monnaie commune vis-à-vis de laquelle il existe une parité fixe sur une durée d’un semestre ou d’un an. A chaque fois que l’inflation dérive dans un pays, et détériore ses parts de marché, un réajustement des taux de change est  décidé en commun par les autorités nationales partageant la monnaie commune. La monnaie commune, si j’ai bien compris, sert, aussi à gérer les échanges avec les autres pays du monde, et est gérée de la même manière en fonction des besoins de croissance de  l’économie européenne. Cette monnaie commune supposerait, comme le dit fort justement J. Sapir, un vrai affrontement franco-allemand à la fois sur sa mise en place et sur son fonctionnement puisqu’elle reviendrait à tuer le néomercantilisme allemand dans sa forme actuelle, et plus généralement une vraie discussion musclée entre partenaires sur leurs stratégies économiques. Il suppose en fait que les Européens puissent se mettre d’accord sur ce qu’ils laissent actuellement au « libre jeu du marché ». J’en doute un peu au regard de l’expérience de la PAC dans les années 1970 quand on discutait âprement des « montants compensatoires monétaires ». Tout le monde voudra conserver et développer les  industries innovantes  sur son territoire!

Par ailleurs, J. Sapir, en présentant son audacieuse proposition, critique explicitement Michel Aglietta et son camarade de réflexion, André Orléans, pour avoir développé une « vision essentialiste » de la monnaie (p. 44-48). Celle-ci, selon J. Sapir, impliquerait que la simple existence d’une monnaie unique peut créer l’homogénéité économique nécessaire à l’intégration d’une zone. Il souligne que ces deux économistes ont offert au début des années 1990 leur « caution hétérodoxe » (p. 46) à l’unification monétaire.  Or, comme le dit J. Sapir, « L’histoire des faits économiques montre qu’à chaque fois qu’un espace gagne en homogénéité, que ce soit par l’instauration d’une monnaie unique, l’abolition des droits de douane intérieurs ou par la mise en œuvre de nouveaux moyens de communication (les chemins de fer par exemple au XIXe siècle), la divergence des dynamiques économiques entre régions s’accentue. (…) dans le cadre des Etats-Nations, ce phénomène a entraîné la mise en place de mécanismes de transfert entre régions. » (p. 49) Le lecteur attentif aura noté l’extraordinaire convergence sur ce point entre M. Aglietta et J. Sapir. La séparation se fait cependant à ce stade de la réflexion : M. Aglietta pense qu’un budget fédéral pour la relance économique est possible et même indispensable pour sauver la zone Euro de l’éclatement; J. Sapir tient que les sentiments de solidarité entre Européens ne sont pour l’instant pas tels qu’il puisse y avoir un consentement à l’impôt européen pour financer cette forme de dépense fédérale.  Non seulement, les structures économiques, politiques et sociales restent fondamentalement nationales et convergent peu, mais, en plus, les citoyens ne consentissent pour l’instant qu’à un impôt national finançant les activités de l’État nation. La virulence du débat public autour de l’aide à la Grèce dans certains pays contributeurs (Allemagne, Pays-Bas, Finlande) donnerait plutôt raison à J. Sapir. Mais M. Aglietta pourrait cyniquement lui répondre que, pour l’heure, il n’est pas question de taxer vraiment le contribuable (allemand, finlandais, hollandais…), mais de mettre en commun les moyens de l’endettement public. Ce dernier est souscrit par les institutions financières privées. Avec le retour de la croissance obtenue avec les investissements fédéraux de l’Union européenne, les Etats membres récupéreront des impôts de manière relativement indolore (par exemple, via la TVA ou les impôts sur les entreprises), et le contribuable payera les intérêts et le principal des emprunts européens sans bien s’en rendre compte. Cette ligne cynique, qui bannit officiellement toute « Union de transferts » pour rassurer les contribuables nationaux très réticents à aider le voisin en difficulté, est par ailleurs celle qui préside aux mécanismes d’aide actuels : il s’agit en effet officiellement de « prêts » (et non de dons) , et ceux-ci sont, et seront, re-financés  sur les marchés financiers (via le FESF et le MES). Il suffit que les contribuables nationaux soient un peu aveuglés par des mécanismes compliqués, et ils ne se rendront pas compte du passage vers des finances fédérales.

La convergence des diagnostics de fond aboutit donc entre nos deux économistes, « hétérodoxes » chacun dans leur genre, à une divergence politique sur la faisabilité ou non d’une vraie fédération européenne. Je ne saurais trop les départager. Mais, pour l’instant, une chose me parait sûre : les deux livres peuvent cependant être déjà  jetés aux orties. En effet, la voie choisie par les autorités européennes est de continuer dans l’austérité budgétaire, dans l’idée que tous les pays européens doivent suivre la voie allemande vers la croissance durable quelque que soient leurs caractéristiques préalables, et enfin qu’il ne saurait y avoir d’important budget fédéral à financer de manière permanente pour effectuer des tâches d’intérêt commun (défense par exemple). Quand à abandonner l’Euro pour une monnaie commune, autant imaginer l’établissement du socialisme  aux États-Unis…

Bref, le temps n’est pas aux utopies, mais à l’évaluation des conséquences des décisions déjà prises…

8 réponses à “Michel Aglietta vs. Jacques Sapir : deux livres instantanés et jetables!

  1. Mais la voie que vous indiquez est une voie sans issue!
    Le choix sera donc entre la solution réellement fédérale -seule capable de stabiliser à terme l’Euro – ou l’éclatement.

    La similitude des points de départs ne saurait étonner que ceux qui ne savent pas que Michel Aglietta fut mon directeur de Thèse en 1986.

    Jacques Sapir

  2. @ SAPIR Jacques : j’ignorais en effet que vous aviez fait votre thèse avec M. Aglietta. Votre dialogue avec lui dans votre livre n’en prend alors que plus de sens.

    Pour ce qui est de la situation de l’Euro, j’accepte entièrement les arguments économiques qui dessinent l’alternative que vous rappelez, mais, comme spécialiste des partis politiques et de la vie politique comparée en Europe, je suis persuadé qu’aucune force politique ne peut assumer l’une ou l’autre branche de l’alternative.
    Au contraire, tous les partis quand ils sont au gouvernement ou aux portes du gouvernement se mettent à être dans le main stream actuel.

    De fait, ces partis sont persuadés, à tort ou à raison que le vrai fédéralisme ne passera pas la rampe des nécessaires référendums (pour abolir la souveraineté nationale, comme le demande la Cour constitutionnelle allemande, il faut consulter le peuple concerné…). Quant à la dissolution de la zone Euro, même dans une forme intelligente comme celle que vous proposez avec la « monnaie commune », elle serait au moins dans un premier temps l’occasion de désordres économiques tels que les partis politiques au pouvoir ont peur d’ouvrir toute grande la voie à tous leurs adversaires extrémistes. Comme la transition (volontaire) de la situation actuelle à une autre me parait politiquement impossible parce que ceux qui détiennent la clé de celle-ci pensent avoir trop à y perdre, je parie pour la préservation branlante, peu enthousiasmante, déplorable, etc. de la situation actuelle, à travers un « incrémentalisme » effectivement peu concluant. Je sais par ailleurs que celle-ci fait et fera souffrir au plus haut point les populations européennes les plus fragiles, mais je sais aussi que la transmission électorale de cette souffrance sociale est très atténuée aujourd’hui dans nos sociétés.

    Je sais que ma réponse ne vous paraitra pas satisfaisante dans la mesure où elle tient que cette situation, à tout prendre absurde, va continuer. Pour l’expliquer, il se trouve que je suis au départ spécialiste de l’Italie : or l’unification monétaire de l’Italie dans les années 1860 a provoqué des phénomènes fort similaires à ceux qu’on observe aujourd’hui dans la zone Euro. Malgré le fait que le « méridionalisme » ait repéré le problème créé par une unification au profit du nord dès les années 1880, tout ce qui a été fait depuis n’a servi à rien pour résorber l’écart nord/sud, qui est devenu un fait pérenne.

    Quoi qu’il en soit, merci de votre réaction.

  3. Je ne suis pas un spécialiste de l’Italie, mais il me semble que la différence entre l’Italie et l’UE, c’est que l’Italie s’est unifiée politiquement et qu’il y a des transferts des régions du Nord vers les régions du Sud.

    • @ albert75: bien sûr, il y a eu l’Unité politique et des transferts, mais ce qui est frappant, c’est que, en dépit de ces transferts étatiques (plus ou moins réussis il est vrai), le sud du pays n’a jamais été capable de rattraper le niveau de productivité économique du nord. L’unification a tué les embryons d’industrialisation présents au sud avant 1860, et de fait, l’écart qui s’est alors creusé nettement (entre 1860 et 1870) n’a jamais été comblé. Ce que mon exemple italien m’apprend, c’est que les spécialisations régionales au sein d’une zone monétaire unifiée tendent à se figer assez vite au profit des régions ayant au départ la meilleure situation compétitive. On pourrait prendre aussi l’exemple des États-Unis, où il a fallu attendre presque un siècle après la Guerre de Sécession pour que les anciens Etats de la Confédération rattrapent le niveau d’industrialisation du nord-est du pays (à partir des années 1940-1950). Dans une Europe unifiée par l’Euro, il est probable qu’on a et aura des phénomènes semblables. La Grèce ne deviendra pas le centre de l’industrie européenne… qui restera pour longtemps encore situé aux alentours du Rhin…

      • Je comprends bien et je suis d’accord. Mais ce qui a permis à l’Italie et aux USA de tenir malgré les écarts de développement entre les régions, c’est justement l’unification politique et les transferts. Or l’UE ne semble pas se diriger vers un vrai fédéralisme, dans ces conditions on peut se demander si Jacques Sapir n’a pas raison de parier sur l’éclatement. Il est certain que les dirigeants européens veulent à tout prix l’éviter, et qu’il faudra des révoltes populaires en Europe pour que la situation se débloque.

  4. @ albert75 : sans doute, et sur ce point, J. Sapir a raison, les dirigeants européens ne sont pas prêts à assumer des transferts importants entre pays membres – il ne s’agit actuellement que de prêts! -, mais il va bien en falloir en passer par là pour maintenir l’unité de la zone Euro…

  5. Très intéressant, la présentation des travaux d’Aglietta et Sapir est respectueuse sans être révérencieuse. Ce n’est pas si fréquent. Ceci dit, il semble bien que la faillite de l’Euro n’est plus guère douteuse. On feint de retenir les plâtres.

    Que deviendra l’épargne des français lorsqu’elle se trouvera constituée d’euros-pesetas, d’euros-lires etc…? Ca risque d’être compliqué. On verra bien.

    Martin

    • @ Martin : merci de votre appréciation, cela fait toujours plaisir.

      Pour l’épargne des Français, il vaudra mieux l’avoir placé sur un bon vieux compte sur livret à la Poste, en actions françaises ou étrangères, en or, en devises fortes (France suisse), en OAT françaises. Les épargnants qui souffriraient en cas de dissolution de l’Euro seraient uniquement ceux qui ont délégué la gestion de leur épargne à des instruments de placement collectif sans se rendre compte de la cuisine qu’il y a derrière – un peu comme les gens qui se sont aperçus trop tard qu’ils avaient acheté en fait du « Madoff » à l’insu de leur plein gré. La fin de l’Euro ne serait pas l’apocalypse des épargnants (prudents).

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