Rollot-la-peste!

Notre journaliste préférée au Monde, Catherine Rollot, persiste et signe. Hier à Paris, aujourd’hui (9 avril) en province, son journal titre :  « Université : le conflit se durcit à la veille des examens », et elle gagne la Une avec un article qui commence en première page et se poursuit en page 9.  A lire cet article, on dirait que le conflit porte avant tout sur la LRU en elle-même (loi votée en 2007, rappelons-le). Cette loi constitue certes  la « mère de toutes les réformes universitaires » en cours, sa lecture comme moment de l’avènement officiel d’une Université vouée à la seule « économie de la connaissance » (lecture avalisée d’ailleurs par le récent discours de N. Sarkozy, rapporté  par C. Rollot elle-même) constitue peut-être un « frame » (pour utiliser un terme cher aux adeptes des théories des mobilisations) permettant d’agréger une partie au moins des revendications multiples qu’énonce le monde  de l’enseignement supérieur et de la recherche, mais ce dernier dans  ses très nombreuses composantes est surtout capable d’avoir des demandes précises sur chacun des enjeux du conflit (décret sur le statut des enseignants chercheurs, « mastérisation » des  filières menant à l’enseignement primaire et secondaire, statut des doctorants, financement de l’enseignement supérieur et de la recherche, nature et rôle de l’évaluation, avenir du CNRS, etc.). Un encadré rappelle d’ailleurs « Les grandes étapes du conflit », mais il s’avère tellement lacunaire qu’il ne renseignera (vaguement) qu’un martien récemment débarqué dans notre beau pays. Un véritable état des lieux des conflits en cours, pour une presse se voulant de référence, demanderait d’expliquer précisément sur chaque point où l’on en est exactement, tâche difficile il est vrai tant les autorités gouvernementales ont brouillé les pistes. Il est de plus affirmé en sous-titre de la Une qu’ « aucun dialogue ne se noue avec le ministère » :  certains syndicats apprécieront sans doute leur renvoi dans le néant, de même que la majorité de la CPU renvoyé de la même manière à son inexistence. Il est vrai que C. Rollot présente le conflit comme en voie de radicalisation : on aurait, d’un côté, des opposants radicalisés et, pour tout dire à l’en croire, un peu autistes, et, de l’autre, un Président (complètement) droit dans ses bottes, et que le meilleur gagne!  On hésite entre la volonté de réduire le conflit en cours à quelques extrémistes (dont peut-être… le Président lui-même?) et celui de théâtraliser le conflit pour le rendre plus appètent pour le lecteur du Monde. Un surprenant amalgame est de plus implicitement proposé au lecteur avec les séquestrations de patrons, vu l’encadré situé dans le corps de la suite de l’article en page 9, intitulé « Nicolas Sarkozy ‘ne laissera pas’ séquestrer les patrons ». On pourrait d’ailleurs s’amuser de cette jonction (au moins  dans l’espace d’une feuille de papier imprimé) entre « prolétariat » et « intellectuels » – le marxisme politique la théorisait, le Monde la réalise.

Madame Catherine Rollot mérite donc bien de ma part le slogan qui donne  le titre à ce post, calqué certes sur celui de « Ridgway-la-peste » (ce qui constitue en fait une auto-critique par avance de mon propre énervement), mais qui évoque plus simplement l’injonction que l’on fait à un petit enfant : « Tu es une petite peste! », tant cet article à l’objectivité bien construite est cousu de fil blanc. Injonction gentille au demeurant dans mon esprit. Aprés toutes les critiques qui, semble-t-il, sont parvenues à son journal, de la part de collègues plus exaspérés encore que je ne le suis, et, aprés le coup de sang de Jérôme Valluy, notre collègue de Paris I (ce n’est pas le premier coup de sang du dit collègue, dirons amers certains…), qui a élaboré une « Charte » de boycott radical du Monde (fort bien conçue au demeurant en tenant compte des réalités de l’économie numérique de la presse en ligne), il y a là comme un certain panache de la part de ce journal à cracher ainsi au visage du monde universitaire (mobilisé contre les diverses réformes en cours) un bel article de Catherine Rollot, qui, parlant de radicalisation, omet bien à propos, de citer la « Ronde infinie des obstinés »,  la vague  montante de démissions des tâches administratives (en dehors du refus de certains de présider les jurys du baccalauréat), ou simplement la défiance sourde que ressentent désormais beaucoup de collègues vis-à-vis de toutes ces politiques publiques de l’enseignement et de la recherche. La rédaction du Monde est solidaire avec sa journaliste, c’est heureux, il faut être cohérent dans la vie, nous les félicitons de ne pas avoir faibli face à ces fâcheux que nous sommes, nous nous le tenons pour dit.

Contrairement cependant à la proposition de J. Valluy, nous continuerons à lire ce qui s’écrit dans ces pages. Il est toujours intéressant de savoir ce qui se dit dans la Pravda! Les récoltes ont-elles été bonnes en Ukraine cette année? Trés bonnes, nous dit-on, mais alors pourquoi le pain manque-t-il si souvent à Moscou? Pourquoi nous parle-t-on aussi de ces hooligans condamnés  de lourdes peines?

PS. Suite de la ténébreuse affaire…. Le Monde du samedi 11 avril 2009 consacre une page entière à la publication de lettre de lecteurs (p. 17) sous le titre : « La crise universitaire. Le rejet des réformes qui bouleverse les universités depuis des mois a suscité un abondant courrier, souvent critique vis-à-vis de notre traitement. Nous en publions des extraits -expurgés des attaques ad hominem. » On pourrait discuter sur le choix des lettres retenues, mais comment ne pas voir dans cette page l’illustration du pas de deux auquel se livre le Monde? Je donne la première page à C. Rollot (qui à n’en point douter fait partie des cibles des attaques ad hominem dont l’existence est ainsi révélé au lecteur!), et ensuite pour corriger cette fâcheuse impression, je me fends d’une page de lettres de lecteurs (un peu) énervés. J’imagine le dialogue qui a dû présider à ce choix :

-Les chefs (avec en appui, les commerciaux) : « Bon, là sur ce coup, c’est grave, les ventes se dégradent, les désabonnements pleuvent, et, en plus, un excité a lancé un appel au boycott, y compris de la version on line« .

– La rédaction (la majorité) : « Mais notre traitement du conflit a été objectif, dans les règles du bon journalisme; ce sont tous des grincheux mal lavés ces universitaires, nous ne pouvons nous laisser aller à subir des pressions d’où qu’elles viennent, tout désaveu des collègues concernés serait une offense inacceptable à notre dignité, il ne faut pas céder d’un pouce. »

– La rédaction (la minorité) : « Admettons tout de même que le traitement de toute l’affaire a été léger faute de moyens alloués par la direction, que l’effet « Voix de son maître »  qui a en résulté est la cause dernière de cette fronde d’un lectorat important pour notre crédibilité, ce sont nos sources que nous insultons ainsi. »

-La direction: « Bon je propose un compromis : premier temps, la personne la plus insultée par les réactions reçues à ce jour obtient la Une, puis, second temps, le journal donne la parole aux critiques – pas bien sûr à l’excité!- , et l’affaire est close, rompez! ».

-Tous : « Fort bien! »

Si les choses se sont passées ainsi, sachent les journalistes du Monde que leur pas de deux m’énerve encore plus que leur arrogance!

4 réponses à “Rollot-la-peste!

  1. Monsieur Bouillaud,

    J’ai été votre élève durant toute la 3ème année à Sciences Po et je dois avouer que vos propos sur le journal Le Monde depuis maintenant…..oh, facilement trois mois me surprennent ! Vous êtes quelqu’un d’ouvert d’esprit, cultivé , vif et je trouve vos propos contre cette journaliste un peu navrant, et pour tout dire, du niveau d’un jeune étudiant de Sciences Po un brin immature, pestant contre une journaliste et un journal qui sors des inepties ! Certes. Mais tout de même. Le journal Le Monde ne s’est pas rangé dans votre camp, c’est la liberté de la presse et du journaliste. Vous savez, si nous, à droite, nous devions intervenir à chaque fois que l’on dit des contre-vérités sur les réformes en cours, nous ferions mieux d’acheter une carte de membre de ball-trap ! Le Monde est peut être un brin arrogant, et encore ça reste à voir, et au fond aurais-je envie de dire : « Et alors ? »
    Alors bien sur, il est lu , c’est une référence, et je peux comprendre qu’une  » référence  » de la presse nationale qui ne se range pas du côté des enseignants- chercheurs ( pour une fois !), ça agace, que la journaliste en charge de cela se fasse vilipender et traitée de quasi « collabo », c’est d’un niveau assez désolant….Je trouve sincèrement que toutes ces actions à l’égard de ce journal sont, pardonnez moi, mais d’une immaturité que je ne soupçonnait même pas chez de « brillants » chercheurs du Boulevard St Germain. Un peu de distance dans tout ça ne ferait pas de mal….Finalement, cette révolte contre ce journal est un brin poujadiste….Qui l’eut cru ?

  2. @ Jean-Baptiste : j’ai l’impression que la dose d’auto-ironie contenue dans mon titre vous a échappé. Si j’ai titré « Rollot-la-peste », sur le modèle de « Ridgway-la-peste », c’est parce que je me mettais un peu en garde moi-même contre mon propre énervement. Dans les années 1950, le PCF déclencha contre le général américain Ridgway venant prendre le commandement de l’OTAN en Europe, alors situé dans la grande région parisienne, une campagne de presse suivi de violentes manifestations, l’accusant d’avoir utilisé dans son précédent poste en Corée rien moins que le bacille de la peste pour lutter contre les forces de la Corée du Nord, accusation qu’il fut facile de démontrer comme infondée par la suite. En reprenant ce titre, je voulais aussi dire que nous (les universitaires) aurions tort de nous focaliser sur le cas de C. Rollot, même si nous étions en droit de nous sentir un tout petit peu énervé.

    Que je m’énerve tel un « étudiant immature » rejoint dans le fond la critique faite d’un tout autre bord que le vôtre par le site internet Acrimed. Ce dernier, très orienté « gauche de la gauche » ou « gauche de gauche », a reproché récemment aux universitaires (dont Jérôme Valluy en particulier) de découvrir (enfin, selon eux) que la plupart des grands médias distordaient la réalité sociale au profit des dominants bien au delà du raisonnable. Vous m’encouragez de fait comme Acrimed à finalement à passer par pertes et profits l’idée même de « journal de référence », d’objectivité journalistique. Il est significatif d’ailleurs que des universitaires plus jeunes que moi, vers la trentaine, n’ont pas du tout la même réaction que celle que j’exprime effectivement depuis quelques mois. Ils s’en moquent un peu de l’objectivité du Monde, ils picorent de titre en titre, ils ne se font pas d’illusion. Simplement, certains plus de 40 ans comme moi-même se rappellent qu’il fut un temps où le Monde publiait des informations (presque) fiables. Un certain André Fontaine, spécialiste des pays de l’Est, y écrivait alors par exemple – d’accord, je remonte à la préhistoire! Je ne reproche d’ailleurs pas tant au Monde son orientation idéologique – qui est en soi respectable! – que sa carence informative – qui, elle, constitue un problème pour le statut revendiqué de ce journal. Il existe à mon sens une différence nette entre les deux plans :ligne éditoriale et qualité de l’information. Le FAZ, journal conservateur allemand, a longtemps été un modèle en ce sens en articulant finement les deux plans. Vous citez d’ailleurs les tords que subirait le gouvernement actuel de la part de la même presse : sur ce point, j’en conviens aisément, je me demande où est passée, par exemple, la RGPP (Revue générale des politiques publiques), où sont passées les lettres de mission et les indicateurs de performance annoncés en 2007, où en est-on en pratique de la réforme de la justice, etc. J’aimerais bien être informé sur ces points, mais j’aurais du mal à trouver des choses dans le Monde. Plus généralement, c’est le faible niveau de la presse d’information générale dans notre pays qui ne laisse pas de m’inquiéter, cela s’explique aisément par les coupes dans les effectifs des rédactions depuis 10 ans au moins.

    Pour finir, que vous constatiez un écart entre ce que je puis dire en cours et sur mon blog me satisfait plutôt : en cours, je suis face à des étudiants et je dois vous montrer toutes les faces des diverses argumentations disponibles, en partant du principe que presque aucun camp n’a jamais entièrement tort dans ses raisons; sur mon blog, je suis libre de défendre ce que je crois véridique, ou simplement d’exprimer clairement mes énervements du moment (ce qui m’évite de filer un mauvais coton en ruminant mes aigreurs).

  3. Monsieur,
    Je vous connaissais (un tout petit peu) en raison de votre désolant « Rollot-la-peste ». J’ai bien lu vos explications, bien compris que vous n’étiez pas la créature haineuse que ce titre suggère… mais je trouve quand même cela désolant, avant de l’écrire vous auriez dû entendre une petite musique d’alerte. Je viens ( en partant d’une recherche sur « la grogne ») de lire quelques-uns de vos autres billets et vous me semblez être ce qu’on appelle un honnête homme. Probablement, si j’étais étudiant, que j’apprécierais votre enseignement. Ce que je ne parviens pas à comprendre, c’est pourquoi, dès lors qu’il s’agit du journal Le Monde, une personne respectable comme vous l’êtes, en arrive, littéralement, à « péter les plombs ». Votre analyse du dernier article de Catherine Rollot est tout simplement délirante, comme si, soudain, toute votre compétence s’était évanouie, comme si vous ne connaissiez plus rien de la presse, de ses codes et de ses contraintes.
    C’est vraiment troublant. J’ai bien lu vos remarques, typiques des universitaires, sur le niveau des journalistes du Monde qui se serait effondré, je ne les oublie pas car ce ne sont pas des choses qui s’oublient. J’aurais juste envie de répliquer par une remarque plus désagréable encore sur le niveau des universitaires, mais je préfère m’en abstenir. Ce serait relancer la balle, et qui plus est sur une affirmation gratuite. Je vous laisse seulement imaginer quelle aurait pu être votre réaction si moi, journaliste au Monde, j’avais titré un article ou un billet « Fournel-la-peste », assorti de commentaires sur le « niveau » des animateurs du mouvement. Je prends cet exemple-là parce que je n’en pense pas un mot, seulement pour vous forcer à vous interroger sur la symétrie. Une des caractéristiques collectives de ce mouvement (et nous n’avons jamais parlé de cela dans le journal) est que ses participants sont tellement convaincus d’être les « bons » contre les « méchants » qu’ils s’autorisent à déborder les limites habituelles de toute controverse.
    Luc Cédelle

  4. @ Luc Cédelle : merci beaucoup de m’avoir laissé cette réaction sur mon blog, c’est toujours intéressant d’avoir un retour sur ce qu’on écrit.

    Sur le fond, vous remarquez à juste de titre de votre point de vue que mes réactions sont marquées du sceau de l’émotion. La dernière en date serait, dites-vous, « délirante ». Vous en êtes seul juge. Par contre, retenez-en ceci, qui est un fait d’évidence : une partie des universitaires, dont je suis, ressent le traitement du conflit en cours de la part de votre journal comme méprisante, superficielle, orientée, etc.. C’est un fait qui correspond à ma subjectivité. Vous me faites penser à mon dentiste, un très bon dentiste par ailleurs, qui s’étonne quand je me plains d’avoir eu mal lors d’un traitement, alors que, techniquement, il a pris toutes les précautions possibles et imaginables. Je ne doute pas que, de votre point de vue professionnel, votre journal ait fait son travail de manière correcte, équilibrée, pondérée; vous citez d’ailleurs la manière dont vous auriez pu si vous aviez suivi votre propre émotion engager une lourde polémique avec une partie au moins du monde universitaire (ce qui, soit dit en passant, aurait été sans doute plus drôle que vous ne le croyez). Donc je vous conseille de prendre mes réactions, et celles d’autres collègues allant dans le même sens, simplement comme l’écriture d’un énervement. Internet permet de rendre facilement accessible ce qui serait sans cela resté dans le cadre des proches. Cela nous passera sans doute, comme je n’en veux pas à mon dentiste finalement, car j’ai trop besoin de ses soins et car la douleur finit par s’effacer dans le temps.

    Par ailleurs, vous devriez vous flatter de l’intérêt porté à votre journal dont témoignent mes posts ou les réactions virulentes d’autres collègues. C’est bien parce que nous croyons encore en l’institution Le Monde que nous nous énervons autant; une petite enquête vous montrera facilement que les geignards dans mon genre sont souvent des plus de 40 ans (n’oubliez pas que la sociologie des universitaires est celle d’un monde de jeunes vieux!) pour lesquels, effectivement, ce journal a joué un rôle important dans leur formation intellectuelle (pour ma part, je crois que la première chose que j’ai suivi dans ce journal, c’est le conflit autour de l’Ogaden dans les années 1970 entre l’Ethiopie et la Somalie), pour lesquels il existe un intérêt pour l’évolution de la société en général (c’est-à-dire des universitaires un peu généralistes encore, et pas de purs spécialistes qui ne doivent même pas savoir que vous existez). Il y a encore un peu moins de 10 ans lors d’une de mes premières années de cours à l’IEP de Grenoble je me rappelle avoir fait avec quelque véhémence auprès de mes étudiants le V.R.P. pour une lecture quotidienne du Monde . Aujourd’hui, je ne le ferais plus, je ne saurais d’ailleurs trop quoi conseiller comme « prière du matin » à mes étudiants. Que cela vous désole, je le comprends fort bien puisque sans aucun doute vous avez le sentiment de bien faire votre travail dans des conditions sans doute difficiles, mais il n’empêche qu’il vous faut prendre acte qu’une croyance s’est formée dans une partie du monde universitaire selon laquelle le Monde a perdu de qualité depuis lors (voir aussi l’interview de Marcel Gauchet dans votre journal allant dans le même sens sans vous le dire explicitement). Je vous signale d’ailleurs que des collègues plus jeunes ont réagi de manière très amusée à mes posts énervés sur le traitement par le Monde du conflit : pour eux, croire à un quelconque « privilège journalistique » de ce quotidien ou de tout autre d’ailleurs constitue une ringardise, une obsession de vieux attachés des fantômes, et selon eux, leurs propres étudiants (en général en Master) sont déjà bien au delà de tout respect pour votre journal ou pour tout autre organe de presse (les critiques d’Acrimed seraient doucereuses par rapport à ce qui m’a ainsi été rapporté de propos d’étudiants; pour mes propres étudiants, je ne sais pas ce qu’ils en pensent, aucun ou presque n’ouvre jamais de journal qui ne soit pas gratuit… hélas!).

    Pour ce qui est de la tendance de certains universitaires à voir le monde divisé entre les « bons » et les « méchants », j’ai bien peur que cela ne soit pas très nouveau. Un conflit structure des visions du monde, des paranoïas croisées. Je ne vois pas pourquoi nous, universitaires, serions exempts de ce travers commun. Vous aussi, en un sens, vous nous estimiez plus haut que nous ne sommes en réalité!

    (Ceci n’a rien à voir et à tout à voir à la fois : le supplément mensuel du Monde destiné visiblement à servir d’aspirateur à publicités, je le ressens comme une insulte à 99% de la population; le médiateur du Monde a visiblement déjà reçu des lettres en ce sens, la réponse de la direction de la rédaction ne m’a pas convaincue en plaidant la nécessité économique. En fait, votre journal a sans doute de plus en plus de difficultés à faire le lien entre les intérêts de la partie basse de son lectorat, dont je suis, et ceux de la partie haute : y a-t-il désormais une conciliation possible entre ceux qui pensent qu’« à 50 ans si on n’a pas de Rolex, on a raté sa vie » et nous? J’en doute, il va vous falloir choisir entre eux et nous.)

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