Collapsologie plurielle.

Deux livres sont parus cette année qui entendent donner un accès au grand public aux différentes façon d’envisager la possibilité d’un effondrement (un « collapse ») de notre civilisation dans un délai tel qu’il puisse nous inspire quelque inquiétude légitime.

Le premier, Collapsus. Changer ou disparaître? Le vrai bilan de notre planète (Paris : Albin Michel, [février] 2020) , est paru juste avant le confinement. Il s’agit d’un livre collectif dirigé par Laurent Testot et Laurent Aillet qui entend donner la parole à la fois à des scientifiques, à des experts et à des personnes connues pour leur engagement sur un sujet écologique ou plus spécifiquement sur la question de l’effondrement. Cela se fait, soit sous la forme d’un texte donné par l’auteur sollicité, ou bien sous celle d’un entretien avec les curateurs de l’ouvrage. Le second, L’effondrement de l’empire humain. Regards croisés (Paris: Rue de l’Echiquier, [septembre] 2020), par Manon Commaret et Pierrot Pantel, consiste en une série de dix entretiens sur le thème de l’effondrement, menés sur un modèle commun, avec des personnalités, plus ou moins connues du grand public, dont les noms et les photos apparaissent sur la couverture. Ces entretiens ont été menés très récemment, car ils tiennent compte des événements qu’ont représentés à la fois l’épidémie de Covid-19 et le confinement qui en a suivi.

D’évidence, les deux maisons d’édition concernée poursuivent la même veine d’une attention nouvelle du grand public pour ce thème de l’effondrement, mais les produits finis qu’elles lui livrent n’est exactement de la même nature.

Le livre paru en septembre, L’effondrement de l’empire humain, est visiblement l’œuvre de deux personnes de bonne volonté (exactement le genre de personnes qu’adorent détester Valeurs actuelles ou Causeur) qui veulent aller rencontrer les personnes identifiées comme ayant quelque chose d’important à dire sur le sujet pour clarifier leur propre position. Malheureusement, au delà de l’occasion qu’elles offrent à ces personnes de réitérer leur point de vue sur la question dans une forme simple et accessible, les entretiens prennent souvent une tournure trop personnelle ou très psychologisante. Les intervieweurs demandent en effet à savoir comment, d’un point de vue subjectif, ces personnes connues vivent, perçoivent, anticipent, la perspective de l’effondrement. Ils demandent par exemple quel objet ces personnes emporteraient avec elle en cas d’effondrement ou ce qu’elles font de leur argent. Ce n’est pas fondamentalement passionnant. Le choix des personnes interviewés a toutefois le mérite de brasser très large. Il y a les personnes plutôt très prudentes sur l’usage du terme d’effondrement (Jean Jouzel) et les partisans du terme (Pablo Servigne, Arthur Keller, Yves Cochet, Vincent Mignerot). Il y a trois politiques désenchantés à souhait (Yves Cochet, Nicolas Hulot et Isabelle Attard). Il y a des radicaux de l’écologie profonde (Nicolas Casaux, Derrick Jensen), qui voient les choses du point de vue de la biosphère en espérant l’effondrement de l’empire humain. Et enfin, il y a une psychologue (Carolyn Baker) pour faire passer le tout. Le plus intéressant dans l’ouvrage est sans doute le dialogue qui peut s’instaurer entre les points de vue entre l’aile « humanité » des luttes écologistes (dont la notion d’effondrement ne peut apparaitre que comme une radicalisation) et l’aile « biosphère » des luttes écologistes où la civilisation humaine est quelque peu de trop dans sa forme actuelle (avec eux, enfin Luc Ferry aura trouvé des adversaires crédibles). On y trouvera aussi à travers les questions une critique de la « fable du colibri », qui, à ce stade, semble surtout être devenue un repoussoir pour tout le monde.

Le livre paru en février, Collapsus, est nettement plus construit, ce qui correspond au fait que les deux auteurs disposent d’une bien plus grande expertise sur le sujet : Laurent Testot est un journaliste scientifique polygraphe, et Laurent Aillet, ingénieur de formation, est actuellement à la tête de l’association Adrastia, spécialisée dans la réflexion sur ce sujet de l’effondrement. Du coup, la richesse des pas moins de quarante points de vue proposés l’emporte très nettement sur l’autre ouvrage. Chaque micro-chapitre consacré à un auteur dispose d’une bibliographie, et ce dernier a même été autorisé par l’éditeur à avoir quelques notes en fin d’ouvrage. (Malédiction éternelle sur la tête des éditeurs qui mettent les notes ainsi!) Des universitaires réputés (Jean-Baptiste Fressoz, Dominique Bourg, François Gemmene, etc. ) sont présents, tout comme des politiques (Delphine Batho, Corinne Morel Darleux), des experts (Paolo Servigne, Arthur Keller, etc.) ou des militants. Même si l’ouvrage dispose d’un plan, d’abord l’état des lieux (première partie), et ensuite les perspectives (deuxième et troisième partie), force est de constater que les aspects positifs et normatifs sont toujours étroitement mélangés pour chaque auteur ici convoqué. C’est donc à une sorte de petite encyclopédie des difficultés (euphémisme) présentes et à venir que le lecteur est convié à parcourir, toujours cependant du point de vue d’une personne qui sort de sa neutralité axiologique pour défendre une thèse à valeur morale ou politique. D’évidence, même si tout le monde se veut ancré dans le réel, ici personne n’est neutre, ou ne décrit les choses du point de vue de Sirius. Il est de ce point de vue très significatif que le lecteur soit amené à commencer sa lecture par un entretien avec le philosophe Dominique Bourg (Système Terre, ce que l’on sait, ce que l’on craint, p. 17-24) qui pose les grandes coordonnées des difficultés à venir en s’appuyant sur des synthèses scientifiques institutionnelles disponibles les plus générales (GIEC et IPBES en particulier) et non pas avec un scientifique d’un des domaines particuliers concernés.

Il y a bien sûr dans ce défilé de quarante auteurs parfois des faiblesses de pensée, comme avec le texte du sociologue Alain Caillé (Pour une science sociale générale, p. 174-180), qui répète les mantra bien connus de cet auteur sur le don, ou encore avec le texte de l’expert en sécurité, Alexandre Boisson (Assurer la sécurité dans un État en décomposition, p.128-135), qui ressemble plus à de la (mauvaise) science-fiction (survivaliste) qu’à autre chose . Il y aussi le fait que chaque auteur s’est vu allouer une quantité de pages très limitée, ce qui donne parfois un aspect un peu schématique aux propos. Le texte d’Ugo Bardi (L’effet Sénèque : croître lentement, se disloquer rapidement, p. 192-197), un membre du célèbre « Club de Rome », est ainsi bien trop allusif pour être directement utile au lecteur, sauf à aller lire les références mises en bibliographie. Mais c’est là le jeu de ce genre d’ouvrage. L’on s’étonnera aussi que les auteurs convoqués soient exclusivement français ou belges, à l’exception d’Ugo Bardi déjà cité. Cela témoigne déjà au moins d’un fait : le débat sur l’effondrement se fait en France à partir d’un point de vue contraint par un espace public peu ouvert aux auteurs étrangers (l’absence des Africains francophones pourrait d’ailleurs aussi intriguer). Au total, le lecteur intéressé fera avec ce livre un grand tour des difficultés à venir, certes dans un grand mixte de discours – entre propos appuyées sur les méthodes de validation en vigueur dans la vie académique et paroles motivées par la force d’un engagement dans le sujet – , mais n’est-ce pas là justement ce qui correspond au débat public, par nature hybride?

Au total, dans cette présentation plutôt réussie et qui n’incite certes pas à l’optimisme sur l’avenir proche et rappelle que le présent est déjà celui d’un effondrement par bien des aspects (comme celui de la biodiversité), il m’a cependant semblé que la question de l’État et de la politique au sens habituel du terme restent largement traités en demi-teinte. Le texte de l’expert en sécurité, comme je l’ai déjà dit, est indigent. Le texte du géopolitologue Jean-Michel Valentin (De la guerre au temps du changement climatique, p. 136-143), reste trop factuel et n’est guère théorisé. Je ne parle même pas des propos de Pablo Servigne et Gauthier Chapelle (L’histoire de l’évolution le montre : l’entraide est la seule réponse à l’effondrement, p. 144-152) qui font fi de toute connaissance historique ou politologique. De fait , cela traduit une limite plus générale de toute cette pensée de l’effondrement: elle fait comme s’il n’y avait pas de grandes institutions et des acteurs à leur tête qui n’allaient pas prendre des mesures pour se maintenir, pour persister dans leur être. Parfois, je me demande si cette faiblesse ne tient pas à un imaginaire de la catastrophe apocalyptique à la façon Hollywood qui empêche de penser la continuité dans le bouleversement en cours et à venir. De fait, ce qui est apparu avec l’épidémie de Covid-19, c’est – au moins pour l’instant – l’existence (presque partout sur la planète) d’une institution territoriale appelée État et d’organisations internationales liant ces États, qui agissent, ou tentent d’agir, pour se sortir au mieux – sanitairement, économiquement et politiquement – de cette dernière.

Il est bien sûr facile aux auteurs de me répondre que l’effondrement sera une perturbation mille fois pire qu’une pandémie, finalement assez banale au regard de l’histoire de l’humanité, et que ma comparaison ne vaut donc pas, mais il me semble qu’ils négligent que, dans le monde de l’Anthropocène, les grandes structures établies, comme les États ou les grandes entreprises, chercheront elles aussi à survivre, ce qui n’est pas d’ailleurs indifférent du point de vue du cours prévisible des événements. Paradoxalement, ce sont les deux néophytes de L’effondrement de l’empire humain, qui se posent le mieux cette question à propos des grandes entreprises de l’internet. Que feront-elles? Elles tenteront de persister dans leur être comme il se doit.

Par ailleurs, en lisant ces deux livres, qui présentent les différentes facettes des pensées de l’effondrement, je me suis dit que leur perspective historique était singulièrement myope – même si des historiens de l’environnement sont pourtant présents dans l’ouvrage de L. Testot et L. Aillet..

En effet, il me semble qu’il y a un bon siècle que la pensée occidentale connait des poussées de catastrophisme, de perte de foi dans le progrès, l’avenir, la science, l’humanité. Personne ne semble ici se souvenir que, d’abord la Première guerre mondiale, puis la Seconde guerre mondiale, ont développé au sein même de la pensée occidentale un sentiment de perte, de doute (pour ne pas dire plus) vis-à-vis du lien établi par les Lumières entre progrès matériel et scientifique et progrès humain et moral. Se rappelle-t-on, pour ne citer que quelques noms, les travaux de Karl Jaspers, de Theodor W. Adorno, ou encore de Gunther Anders, sur le sujet? Avant que le changement climatique d’origine anthropique ou la « sixième extinction de masse » soient devenus un sujet de préoccupation pour l’avenir de l’humanité, ne devrait-on pas d’abord se rappeler qu’il y a – et qu’il y aura encore pour tout le temps qui reste à venir – les prodiges que la science et la technologie offrent en matière de destruction directe de l’homme par l’homme, ou de contrôle ou d’asservissement? Pour prendre ici un exemple très personnel, je me suis rendu compte en rangeant de vieilles revues de bande dessinée, des A Suivre des années 1980, à quel point le thème de guerre nucléaire était présente dans les pages de cette revue pourtant à destination de la jeunesse. Le slogan « Plutôt rouge que mort » s’en souvient-on? La pensée de l’auto-destruction de l’humanité du fait des conséquences (inattendues) du développement scientifique et technologique n’est donc pas vraiment récente, et elle a imprégné la vie intellectuelle en Occident depuis au moins les boucheries industrialisées, rationalisées, mécanisées de la Grande Guerre. Les mots d’Auschwitz et de Hiroshima suffisent à résumer cette condition nouvelle de l’humanité occidentale.

Or, si une part de la pensée occidentale, bien au delà des penseurs labellisés comme écologistes, a bien pris en compte cet aspect, force est de constater que cette prise de conscience n’a eu aucun effet sur la suite des événements. Depuis 1945 jusqu’à nos jours, les développements de la science et de la technologie se sont continués avec leurs potentialités de destruction de l’homme par l’homme. Les seules limitations que l’on a pu observer sont dues à l’inefficacité d’une technologie à atteindre les buts militaires ou politiques poursuivis. L’abandon de l’usage des gaz de combat tient ainsi non pas à une limitation humanitaire – certes inscrite désormais dans un traité international -, mais au constat de l’inefficacité de cet arme lors d’un combat entre armées de même niveau technologique. L’usage de l’arme nucléaire n’a été maîtrisé jusqu’ici que grâce à l’invention d’une doctrine de la « destruction mutuelle assurée ». Cette maîtrise semble d’ailleurs en voie d’être déstabilisée par les développements possibles de capacités russes de « première frappe » encore plus rapides que ce qui existait jusqu’il y a peu. Et il me semble bien que l’horloge de l’Apocalypse a encore été avancé vers minuit, entre autre pour cette raison.

Pourquoi la part de la pensée occidentale, pourtant consciente des risques portés par la science et la technologie, n’a eu aucun effet? Ma réponse en tant que politiste n’est autre que le fait que des grands États existent et qu’ils ont la puissance pour objectif. (Il faudrait bien sûr faire une sociologie et une histoire ce qu’il y a dans ce grand État qui le fait tel.) L’économie n’est de ce point de vue qu’un outil en vue de cet objectif. Du coup, c’est plutôt du point de vue de ces acteurs-là que les questions d’effondrement devraient être posées. Ce sont ces grands États qui vont continuer d’amener imperturbablement l’humanité à sa perte (et les non-humains aussi bien sûr), ou bien qui vont la sauver (au moins partiellement) parce qu’ils y auront intérêt pour se sauver eux-mêmes. Il faut bien dire qu’en l’état actuel des relations internationales, cette seconde hypothèse optimiste parait de plus en plus fantaisiste. Chaque grand État semble en fait vouloir augmenter sa puissance pour être le vainqueur de la conflagration à venir autour des ressources. Préparons-nous donc plutôt à un combat entre puissances pour la dernière goutte d’énergie fossile, pour le dernier morceau d’air frais et respirable, pour les derniers plaisirs de ce monde.

Et, de ce point de vue, comme habitants de la France, notre premier intérêt devrait être d’orienter notre propre État vers la prise en compte de cette situation. Donc, aller vers la politisation de cette question d’effondrements probables, et ne surtout pas se replier dans quelque Arcadie, tentation qui effleure dans certains propos de nos collapsologues. Si ces deux livres peuvent donc être utiles au débat public, c’est donc dans la mesure où ils contribueront à politiser ou non le débat autour des difficultés à venir, et à sortir du business as usual de nos gouvernants.

6 réponses à “Collapsologie plurielle.

  1. Donc, au bout du compte, les jugements de Valeurs actuelles et de Causeur sont assez fiables. C’est bien de le rappeler, même si tu risques de perdre des lecteurs.
    Cela dit, la collapsologie fait tout de même penser à un déclinisme de gauche, ce qui est plutôt amusant quand on sait avec quel mépris les intellectuels de gauche regardent en général les thèses pessimistes. Cela fait penser au discours sur la peur. Autrefois, la gauche condamnait le FN parce qu’il « jouait sur les peurs » (mais à l’époque, l’ensauvagement de la société n’avait pas encore droit de cité). Maintenant, cet argument n’est curieusement plus trop d’actualité.

    • @ Vince38:
      Oui, tu as raison si on identifie la gauche au progrès (scientifique et matériel) et à l’optimisme sur les perspectives radieuses du socialisme (comme dirait un Staline), les thèses collapsologiques apparaissent en claire rupture, puisque, par définition, elles insistent sur la possibilité ou la réalité d’un présent et d’un avenir sombre. Il faut ajouter qu’il est difficile de ne pas scientifiquement leur donner raison : par exemple, d’un point de vue très terre à terre, les forêts européennes sont très menacées par le changement climatique. 40% des forêts allemandes seraient déjà en train de dépérir par exemple.
      Après, en général, les auteurs inventent un « autre progrès » (individuel ou collectif), qu’il faut faire advenir. Personne ne dit que « la fin est proche » (façon météorite qui va tous nous tuer) et qu’il faut tous se préparer à mourir dans d’affreuses souffrances. Au contraire, il y a chez la plupart des personnes une envie de faire quelque chose face à cette situation.
      Tu remarqueras que les déclinistes de droite laissent eux aussi la porte ouverte à des espoirs. Le « grand remplacement » peut (encore) ne pas avoir lieu, la « remigration » est possible. L’absence totale d’espoir n’est pas politique.

  2. Très bon article. Merci. Je ne comprends juste pas la remarque sur les lecteurs de VA (dont je ne suis pas). Pour politiser un sujet aussi central il faut commencer par rassembler autour de sa compréhension et non pas exclure de facto ceux qui selon vous ne semblent pas mériter de s’intéresser ou de s’engager sur cette question.

    • @ PaulBro De rien.
      Pour ce qui est des lecteurs de VA, plutôt âgés et bien à droite selon ce qu’on peut en savoir, ils sont déjà politisés sur le sujet. Pour eux, tout ce qui concerne le changement climatique et les problèmes de biodiversité représente… une « fakenews » comme dirait D. Trump. Un complot à l’échelle planétaire. Rien ne fera bouger cette ferme conviction de leur part, et, au contraire, voir des personnes pleines de bons sentiments et ayant des engagements écolos s’exprimer ne peut que renforcer leur détestation du message par détestation des messagers.
      En même temps, certains à l’extrême-droite, ne sont pas sur cette ligne de négation totale (liée à l’action précédente des sociétés pétrolières sur l’opinion mondiale), au contraire, ils admettent la réalité des faits et se préparent. Un vieux lecteur de VA pour sa part veut surtout qu’on ne l’ennuie pas avec ces nouvelles bêtises d’écolos gauchistes.

  3. La fin de ton texte et la référence au nucléaire me font bien plaisir. Car, sans avoir lu ces deux bouquins, mais pour m’être affligés pas mal de textes de collapsologues l’an dernier, l’angle mort le plus sidérant de ces technologies est sur ce sujet. En gros, je pense tous les scénario du futur humain qui passent en dessous du niveau de complexité sociale (et donc d’une manière un peu pragmatique d’un minimum de stabilité des États) permettant d’assurer la reproduction sociale des ingénieurs nucléaires sont irréalistes. Étant donné qu’on ne sait pas « arrêter » (mais seulement fermer) les centrales nucléaires, si on ne veut pas que ces dernières nous explosent à la gueule en actant la fin de l’humanité et de pas mal de la vie sur la planète), il me semble que la reproduction sociale des ingénieurs nucléaires est un threshold minimum en quelque sorte.

  4. Olivier MONTULET

    Mon analyse qui vaut ce qu’elle vaut.

    1. Dans un système et à fortiori dans un système monde il y a des redondances qui permettent une grande résilience au système et il ne faut absolument pas les négliger car elles sont puissantes. Au surplus un système peut s’effondrer et laisser ainsi place à l’émergence de nombreux systèmes moins globalisant mais tout aussi efficace à leur échelle et qui peuvent se re-fédérer pour reconstituer le système initial.

    2. Mais il ne faut pas non plus négliger le danger des effets domino. Le système capitaliste qui est le système global a ses talons Achille et si un de ces talons vient à lâcher par effet de domino peut entrainer l’effondrement partiel ou m^me total de l’échafaudage du système.

    3. On ne peut parler que du système capitaliste comme étant global, relativement cohérent et unifié. Mais hors ce système, il y en a de nombreux autres qui coexistent avec plus ou moins d’interdépendances entre eux et de dépendances au système global. Ces systèmes, disons connexes, sont capables, au moins localement, de prendre le relais du système global déficient. Ils peuvent aussi être les germes d’un système plus large.

    4. N’oublions pas non plus la résilience humaine. Cette résilience issue de ses capacités intellectuelles et donc de ces capacités à transformer son environnement (à polluer diront les écolos qui haïssent « l’anthropos ». haine essence même de leur idéologie) lui a permis de prospérer contre toute attente (si on peut dire) vu sont extrême fragilité physique face aux dangers de la nature. Cette capacité humaine lui donne une capacité de résilience qui s’est à travers les millénaires de l’humanité révélée d’une puissance apte à maîtriser non pas la nature mais beaucoup de forces, parfois très puissante, de cette nature.

    5. Il n’en demeure pas moins que la nature restera à jamais la plus puissante et la vie en générale survivra sans nul doute à l’humanité. Si l’humanité disparait ce ne sera pas à cause d’elle-même ou de ce qu’elle aura fait « endurer » à la nature mais à cause de forces de la nature bien plus puissante qu’éventuellement quelque degrés dans de l’atmosphère du à un présupposé (une théorie pas un fait avéré) effet de serre anthropique. Ces forces seront soit géologiques (tel l’explosion de la caldéra du Yellowstone entrainant l’explosion d’autres caldéras) soit, plus vraisemblablement, de forces cosmiques. La disparition de la vie ne sera due qu’aux forces cosmiques issues de la fin de vie de notre astre solaire. Bien plus que les gaz à effets de serre, Il est très vraisemblable que ce sont des phénomènes solaires plus ou moins cycliques qui sont cause des faible et peu conséquentes perturbations des quelques dixièmes de degrés supplémentaires que nous pensons enregistrer (pour la thermodynamique c’est un non sens de faire cette évaluation. Bon, l’idéologie, les modèle avec un grand M et la pré-science climatique mais surtout les médias ont des pouvoirs qui dépassent la science. Au surplus faire des comparaisons de quelques dixièmes degré sur l’échelle des climats est tout simplement impossible et ce à jamais). S’il est vrais que ces perturbations sont et resteront peu conséquentes pour l’humanité ce n’est peut-être pas le cas pour le système global capitaliste en fin de vie pour des raisons exclusivement endogènes.

    La Collapsologie, si elle à un fondement rationnel effectif, ferait mieux d’étudier le libéralisme-capitaliste pour trouver la source d’un éventuel mais très hypothétique effondrement.

    PS. Le vrai écologisme c’est le Marxisme, celui qui s’attaque au libéralisme-capitaliste et non aux effets de serres anthropiques apocalyptiques des prophètes qui rêvent d’un fantasmagorique Éden perdu qui n’a jamais existé et qui parlent au nom d »une Mère Nature vengeresse qui punirait l’humanité de son péché originel (sa capacité à transformer le monde). Ces prophètes et prophéties ont eux aussi une résilience sans faille depuis la nuit des temps et cela malgré leur extravagance.

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